jeudi 22 septembre 2011

La téléphonie mobile en quête d’un nouveau souffle : L’itinérance nationale et la portabilité comme alternative

Au moment même où le débat bat son plein sur le lancement de la 3G en Algérie, d’autres questions surgissent pour attester de la léthargie dans laquelle le secteur de la téléphonie mobile a été plongé depuis quelques années. Pieds et poings liés, les opérateurs ont, par conséquent, focalisé leurs efforts sur les promotions parsemées par quelques nouvelles offres sans permettre véritablement au secteur de garder sa vitesse de croisière. Il restait, pourtant, un tas de chapitres à entamer et sur lesquels l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) aurait pu réagir pour fouetter le marché même de façon péremptoire. Il s’agit de l’itinérance nationale et la portabilité qui pouvaient, respectivement, permettre aux abonnées d’un opérateur de basculer systématiquement sur un autre opérateur en cas d’absence ou de panne de réseau. La portabilité permet tout simplement à un abonné de migrer vers un autre opérateur sans changer de numéro de téléphone. Il est d’ailleurs utile de signaler à ce propos que les blocs de numéros tout autant que les fréquences appartiennent à l’état et jamais à un opérateur. Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, a toujours plaidé pour ce changement notamment lors de ses déplacements dans les villes intérieures du pays (éliminer les zones blanches) mais sans que cela ne fasse réagir ni les opérateurs ni l’ARPT.

S’ajoute à cela le e-paiement pour le fixe et le M-paiement pour le mobile (possible avec la 2G) à propos desquels l’Algérie enregistre une défection sans que cela ne s’explique par aucune logique. C’est pourtant simple. Tous les pays du monde ont pris en compte, au moment opportun, ces trois paramètres pour accompagner le développement de la téléphonie qui rendrait tellement plus simple le quotidien de chaque citoyen et boosterait même l’économie du pays. L’on imagine déjà la possibilité de payer ses déplacements (billets d’avions), ses factures (location, téléphone, eau, électricité etc.) sans avoir à s’absenter de son travail ou se déranger le jour de repos pour effectuer ces transactions.

Faire transférer l’argent n’importe quel jour à n’importe quelle heure sans avoir aussi à se déplacer et envoyer des mandats et manipuler des billets jusqu’à les abîmer comme c’est le cas actuellement pour les billets de 200 DA. Il y aurait aussi moins de pression sur les travailleurs de la poste ce qui pourrait améliorer la qualité des prestations qui fait défaut actuellement. Des services simples qui nous paraissent aujourd’hui comme de la science fiction alors que la technologie est à la portée de tous même dans les pays qui ne possèdent pas autant de richesses que l’Algérie, à l’exemple du Kenya ou de la Tanzanie, et la liste est encore longue. L’impact est aussi valable pour le M-éducation et le M-santé, le M-information, le M-messagerie et le M-divertissement. Autrement dit, de nouvelles applications qui impliquent moins de stress, moins d’informel, plus de culture, plus d’accès à la connaissance et plus de liberté avec l’introduction de la 3G. Celle-ci ne peut être efficiente, en revanche, qu’avec l’adaptation de la législation actuelle (y compris fiscale et sur la monnaie et le crédit) et favoriser ainsi la création du contenu mobile local par le développement des parcs technologiques et incubateurs.

Source : Journal Liberté du 22/09/2011

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