La gestation, qui caractérise actuellement le marché algérien en matière de télécoms, attise bien des convoitises de la part des constructeurs étrangers, leaders dans leurs catégories qui se bousculent ainsi au portillon pour figurer en bonne place. Quoi que de plus logique notamment avec l’avènement de la 3G qui ne saurait tarder mais pas seulement. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le chinois Huawei sort ses griffes et annonce une nouvelle stratégie valable au niveau mondial ciblant, en priorité, le marché de l’entreprise. Une réorientation dont il sera question dès aujourd’hui au Salon Med-IT avec la participation de Huawei qui ne resurgit pas les mains vides en abordant de facto le “Cloud Computing”. Huawei ne cache pas, par ailleurs, son ambition de vouloir concurrencer les plus grands en matière de terminaux et annonce, modestement pour commencer, la commercialisation de son premier Smartphone en Algérie prévu pour la fin du mois d’octobre. Rencontré, hier, au siège sis à Oued Romane, Bernard Zou, directeur des relations publiques, aux côtés d’autres collaborateurs de l’entreprise, s’est longuement attardé sur le sujet. Il en ressort en substance que l’Algérie n’échappe pas à ce nouvel intérêt de ce fournisseur d’équipements et solutions pour la télécommunication du bout en bout (l’un des leaders mondiaux) qui se décide, enfin, à se diversifier sur notre marché où il n’est pas totalement inconnu. Bien au contraire Huawei, présent en Algérie depuis 1999, est même un partenaire de choix des pouvoirs publics et par Algérie Télécom et sa filiale ATM Mobilis puisqu’il est le fournisseur principal du réseau GSM de Mobilis couvrant toute la région de l’est du pays.
Il a aussi réalisé le premier réseau UMTS avec Mobilis et fait un travail titanesque avec AT sur l’installation et la configuration des modems, l’ADSL et plus récemment sur le MSAN. à ne pas omettre non plus de signaler sa collaboration, à un degré moindre certes mais néanmoins effective, avec OTA-Djezzy et Wataniya Télécom Algérie-Nedjma. Un détail de taille qui pèse de tout son poids au moment où les constructeurs doivent livrer bataille pour être choisis comme futurs partenaires technologiques et accompagner les opérateurs de téléphonie mobile dans lancement de la 3G. Huawei, pour sa part, ne s’arrête pas là et fait même une démonstration de force en mettant en exergue ses points forts faisant valoir, à l’occasion, son savoir-faire et ses capacités futures.
Pour ce faire, le chinois met les moyens et consacre 46% de ses 120 000 employés, soit 53 000 au département recherche et développement. Il a mis en place 15 sièges régionaux, 20 centres de R & D, plus de 20 centres d’innovation conjointe et 36 centres de formation dans le monde entier. L’Algérie, pour sa part, a eu droit à 500 ingénieurs formés par Huawei entre ceux qui font partie du staff de l’équipementier ou encore ceux de ses partenaires. Il est même prévu, en coopération avec le MPTIC, la réalisation d’un centre d’innovation LTE au cyberparc de Sidi-Abdallah. Les arguments sont aussi d’ordre technique : sur la partie réseau mobile Huawei est détrôné seulement par Ericsson sur le WCDMA et le GSM pour être en pole position pour ce qui est du Wimax suivi de Motorola et Samsung. Le réseau fixe à large bande est, quant lui, dominé par le géant chinois notamment pour ce qui est de la fibre optique, le cœur de réseau NGN et l’Access et de se contenter de la 3e place pour ce qui de l’IP. Huawei peut se targuer, ainsi, de jouer dans la cour des grands affichant, à juste titre, la marque de reconnaissance du magazine américain Fast Company qui place Huawei en 5e position des sociétés les plus innovantes au monde pour l’année 2010. Produits et solutions Huawei sont désormais déployés dans 140 pays servant 45 des 50 plus grands opérateurs mondiaux et cela implique tout bonnement que le tiers des communications dans le monde passe par le réseau Huawei. Il a enregistré en 2010 pas moins de 28 milliards de dollars de CA dont 2 milliards avec les entreprises. Un segment à optimiser absolument avec de l’anticipation sur le besoin des clients en leur offrant des services globaux allant du consulting aux systèmes d’intégration en passant par la formation. En somme, le chinois tend à ratisser plus large encore à travers une stratégie qui se décline en trois types de produits : l’infrastructure, la communication et les NT. Se basant sur ces mêmes produits, Huawei offre des solutions dans l’industrie verticale dans différents domaines tel que l’e-gouvernement, l’e-finance, le transport et la finance, ce qui cadre entièrement avec les objectifs de l’Algérie qui investit dans la construction de la société de l’information et pourquoi pas du savoir et de la connaissance.
Source : Journal Liberté du 26/09/2011
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