vendredi 20 novembre 2009

Il se dit victime de redressement fiscal : Comportements troublants d’Orascom

Décidément, l’Egypte fait feu de tout bois. Hier encore, ce pays, qui s’est distingué ces derniers jours par une animosité sans égale envers l’Algérie à la faveur d’une compétition féroce pour le passage en qualification du Mondial 2010, a voulu étendre le terrain de la lutte au chapitre de l’information économique. Qu’on en juge !


Le groupe égyptien de téléphonie Orascom Telecom Holding (OTH) s’est fendu d’un communiqué, repris par l’AFP, dans lequel il annonce un redressement fiscal pour sa filiale algérienne OTA. Pourquoi l’information a-t-elle été diffusée hier ? L’entreprise égyptienne a annoncé que sa filiale Orascom Télécom Algérie (OTA) a reçu, hier, une notification du département des grandes entreprises de la direction générale des impôts pour un redressement fiscal d’un montant de 43,9 milliards de dinars, soit 596,6 millions de dollars. Insidieux de la part de l’opérateur égyptien qui tentait, le jour même d’une importante manifestation sportive opposant l’équipe algérienne de football à son homologue égyptienne, d’introduire une question purement commerciale dans un contexte marqué par une « bataille » sportive que se livrent les deux pays. La Direction générale des impôts (DGI), réagissant aux informations diffusées par l’opérateur égyptien, a précisé dans un communiqué que « la société OTA a fait l’objet d’un contrôle fiscal, au même titre que d’autres entreprises établies en Algérie, contrôle qui a débuté en date du 3 juin 2008, suivant avis de vérification remis à la société le 20 mai 2008. Le contrôle fiscal a concerné les exercices 2004, 2005, 2006 et 2007. Nonobstant le contrôle de l’exercice 2004 dont les résultats ont été notifiés à l’entreprise, les propositions de redressement des exercices 2005 à 2007 ont été adressées à la société en date du 12 juillet 2009, soit 13 mois après la première intervention des services de contrôle ».

L’opérateur égyptien OTH, la maison mère d’OTA, a indiqué dans la journée d’hier que le redressement dont a fait objet sa filiale algérienne « est basé sur une allégation infondée et inacceptable selon laquelle OTA n’a pas tenu une comptabilité régulière durant les années 2005, 2006 et 2007 malgré le fait que les comptes d’OTA ont été entièrement audités et approuvés par des auditeurs internationaux d’OTA et sa section locale des contrôleurs légaux ». Répliquant aux informations diffusées par l’opérateur égyptien, la DGI a précisé également qu’« après épuisement de la procédure contradictoire et l’analyse de la réponse de la requérante, datée du 16 août 2009, le service de contrôle de la Direction des grandes entreprises (DGE) a arrêté les résultats définitifs qui ont été portés à la connaissance de la société OTA par envoi du 16 novembre 2009 ». Et d’ajouter : « Le contrôle fiscal dont a fait l’objet la société OTA a été engagé dans le strict respect des procédures légales de la vérification sur place édictées et contenues dans le code de procédures fiscales. » L’on se demande pourquoi OTH a attendu le jour du match décisif opposant la sélection algérienne de football à l’équipe égyptienne pour annoncer avoir été destinataire d’une notification de redressement fiscal ? Sans l’ombre d’un doute, l’opérateur de téléphonie, appartenant à l’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris, n’a pas choisi cette date de manière fortuite. Lui qui se trouve dans une situation délicate avec l’inimitié apparue entre les Algériens et les Egyptiens après l’agression de l’équipe nationale d’Algérie et de supporters algériens au Caire où s’est tenu le match comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde de football. Le siège de la direction générale d’OTA, ainsi que plusieurs de ses antennes régionales et points de vente, ont été saccagés après les incidents dont ont été victimes des supporters algériens au Caire. Les expatriés égyptiens travaillant pour le compte de cet opérateur auraient regagné Le Caire. Un porte-parole d’OTA avait déclaré, lors d’une conférence de presse, que les pertes subies par l’opérateur de téléphonie mobile sont de l’ordre de plusieurs millions de dollars.

Source : Journal El Watan du 21/11/2009

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