mardi 12 avril 2011

Mouloud Hamza Meghezzi : des racines et des TIC


Réaliser un complexe de recherche, de conception et de fabrication d’équipements de télécommunication Wireless (Wimax) en Algérie, c’est l’ambition du professeur Mouloud Hamza Meghezzi, titulaire d’un doctorat en « Electrical and computer engineering » de l’université de Syracuse à New York, chercheur et concepteur. Son projet d’entreprise (240 emplois) spécialisée dans les équipements de télécommunications sans fil a été agréé. Il est impatient d’entrer dans la phase de réalisation.

Mouloud Hamza Meghezzi ne le montre pas, mais il est fier de son parcours. De l’Université de Constantine où il obtenu une licence en physique des particules au milieu des années 80, à celle de Syracuse à New York où il a capitalisé 10 années d’enseignement en qualité de professeur agréé, il n’arrête pas d’étudier et d’entreprendre. « J’ai des propositions d’un peu partout à commencer par les Etats-Unis ou je me suis fais une situation, mais maintenant, je veux entreprendre dans mon pays natal ». Il y met de son temps, de son énergie et de ses moyens, non sans surprendre de nombreux candidats locaux à l’immigration. Il n’attend pas qu’on le remercie de quoi que ce soit. Il trouve cela naturel. Il veut transmettre ce qu’il a appris, il veut laisser des traces sur ce sol auquel il est attaché.

Honoré par la NASA

Récemment, la NASA, l’Administration américaine de l’aéronautique et de l’espace, a honoré le professeur Mouloud H. Meghezzi, chercheur au département de l’engineering électrique et numérique de l’Université Syracuse de New York. Il est devenu le premier algérien à intégrer l’entité « Smithsonian / NASA Astrophysics Data System (ADS) », en tant que membre d’honneur. Ses travaux, conduits sous la direction du professeur Harrington (auteur de « la bible de l’électromagnétisme » et inventeur de la théorie « Time Harmonic »), sont à l’origine de l’émergence des antennes intelligentes dont la thèse de Ph. D (1996), intitulée « a Rapidly Converging Series for the Electromagnetic Field in a Cylindrical Waveguide Fed by AN Aperture Field » constitue la base scientifique. Depuis 25 ans, le professeur Meghezzi a résolu des questions controversées au sujet du fonctionnement des antennes intelligentes, en général et des rayonnements électromagnétiques, en particulier. Intrigué par la fabrication des antennes intelligentes et équipements radioMax, dédiés aux solutions réseaux utilisant le standard WiMax, le professeur Meghezzi a orienté sa carrière pour tenter de répondre à une question : « Comment déployer, en si peu de temps, des solutions d’accès à Internet en se basant sur les réseaux sans fils utilisant des antennes intelligentes? ». Il y a répondu par une application concrète. Il s’agit de la conception et la mise en œuvre en Algérie du réseau WiMax de l’ISP (Internet Service Provider) SLC (Smart Link Communication). En effet, ce professeur a choisi le concept « sans fils intelligent » pour mettre en place un backbone hertzien en IP (Internet Protocole) afin de couvrir le nord Algérien. Le réseau WiMax de SLC est considéré comme étant le premier réseau WiMax public dans le monde, par la corporation internationale. Chercheur infatigable et auteur de plusieurs publications pour le compte du gouvernement américain, le professeur Meghezzi a effectué des travaux inédits qui ont permis de multiplier les flux des données et d’augmenter la vitesse de transmission dans les réseaux sans fils.

Chercheur et entrepreneur

Aux Etats-Unis, le lien entre recherche et développement n’est pas un slogan. C’est quasiment une évidence qui se traduit par une réalisation. Ainsi, les travaux du professeur Meghezzi sur les antennes intelligentes ont permis de fabriquer les équipements « RadioFid » qui sont utilisés pour mémoriser, à distance, des données via des marqueurs appelés « Radio-étiquettes » (Radio Frequency IDentification tag) qui intègrent une antenne intelligente associée à une puce électronique, capables de recevoir et répondre aux requêtes radio émises en leur direction depuis un émetteur-récepteur. « Les « RFID tag » peuvent être collées à des objets. C’est pourquoi, elles seront utilisées dans l’étiquetage et la traçabilité des produits de tous les secteurs économiques », précise-t-il. Aujourd’hui, il met toute son énergie dans la concrétisation d’un projet structurant en Algérie : « RadioTel Algérie ». Sur quelques milliers de mètres carrés, obtenus sous le régime de la concession à Sidi Abdellah (Ouest d’Alger), il va réaliser ce projet pensé sous la forme d’un complexe de recherche, de conception et de fabrication d’équipements Radio et d’antennes intelligentes. Un personnel hautement qualifié y travaillera à la fois sur la recherche et sur la production, pour un investissement global de 24 millions de dollars, dont dix pour les équipements de production. Il est prévu d’y produire trois sortes d’équipements sans fil : les équipements RadioSmart (antennes intelligentes), RadioFID (Radiofréquence) et RadioSmart (transmission Radio). « La combinaison des trois catégories d’équipements que produira RadioTel Algérie permettra d’ouvrir de réelles perspectives pour le développement de solutions télécommunications destinées à l’ensemble des secteurs socio-économiques du pays », estime-t-il. Ce complexe consolidera, en Afrique et dans le monde arabe, la démocratisation de l’accès aux services télécoms. Il sera un concurrent redoutable aux deux compagnies internationales majeures activant dans ce secteur à savoir la société israélienne Alvarion et la canadienne Redline.

Source : Maghreb Émergent au 12/04/2011

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