Depuis quelques temps, on assiste à une montée vertigineuse du cours de la devise au marché parallèle. En effet, l’euro s’échange aujourd’hui, à 142 DA.
Nous nous sommes rendus au square Port-Saïd, «succursale du trafic», point de rencontre entre trabendistes et affairistes et importateurs de tout genre, véritable plaque tournante des transactions.
Selon de nombreux « cambistes », depuis le début de l’année, des personnes, opérant dans la téléphonie mobile, viennent échanger des sommes faramineuses, « ces gens achètent de grosses sommes à n’importe quel taux, ce qui a fait grimper les cours. Et ce n’est pas fini, au rythme actuel, l’euro peut encore monter jusqu’à 150 DA », nous a confiait Kamel, « cambiste » clandestin, rencontré sur place. Notre interlocuteur ne connaît pas la provenance de l’argent et ne veut même pas savoir : « ce qui m’intéresse c’est de gagner de l’argent, je ne me pose pas de question sur la provenance des dinars. Tout ce que je sais, c’est qu’on m’a dit qu’ils s’agissaient de personnes qui travaillent dans la téléphonie mobile », ajoute Kamel.
« A chaque fin de mois, des personnes viennent chez nous pour échanger de grosses sommes, le plus intriguant c’est que ces gens ne négocient pas un taux appréciable », avance notre interlocuteur.
Ces « trabendistes » seraient-ils entrain de blanchir de l’argent ? Tout porte à le croire, car, des gens « si près de leur argent » feraient tout pour négocier un taux préférentiel d’autant qu’il s’agit de grosses sommes, « énormément d’espèces et peut-être même davantage que l’on puisse en trouver dans les agences bancaires avoisinantes », nous lancera un autre « cambiste » de la place Port Saïd.
Ces trabendistes seraient-ils liés directement aux opérateurs de téléphonie mobile ? Impossible de le savoir tant les « réseaux sont complexes ». « Il faut une véritable enquête pour établir un supposé lien entre les opérateurs de téléphonie mobile et des éventuelles opérations de blanchiments d’argent, car, de nombreux intermédiaires peuvent intervenir », estime un analyste financier ayant requis l’anonymat. Les pouvoirs publics devraient s’intéresser de près à ces « nouveaux » trabendistes liés, selon de nombreux cambistes, aux secteurs de la téléphonie mobile. Le plus tôt serait le mieux !
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