jeudi 12 janvier 2012

Dossier Djezzy : La dernière provocation de Naguib Sawiris

Naguib Sawiris cherche‑t‑il à torpiller l’accord signé cette semaine entre l’Algérie et le groupe russe Vimpelcom concernant Djezzy ? Intervenant dans l’émission "Bila Houdoud" de la chaîne Al Jazeera – rediffusée ce jeudi (voir vidéo) – pour commenter l’actualité politique en Égypte, le magnat et désormais homme politique égyptien a tenu des propos très durs à l’égard de l’Algérie et de ses dirigeants. Selon lui, le régime algérien n’est pas différent de celui de Kadhafi en Libye ni de ceux au pouvoir au Yémen et en Syrie ou encore en Égypte sous Moubarak.

« On avait une société très prospère en Algérie. Elle est devenue le premier employeur du pays. Mais du jour au lendemain, les projecteurs se sont braqués sur nous. Ils se sont mis à s’intéresser à nos profits. Puis ce fut l’engrenage. Notre siège a été incendié. On nous a empêchés d’importer des équipements et on nous a imposé des impôts injustifiés. Il y avait de la haine et de la jalousie », a‑t‑il expliqué. Il estimé à 7 milliards de dollars ses pertes dans ce dossier.

Les déclarations de Naguib Sawiris interviennent quelques jours après l’annonce d’un accord entre l’État algérien et le groupe russe Vimpelcom, nouveau propriétaire de Djezzy. Selon les termes de l’accord, l’État algérien, dans le cadre d’un règlement amiable du contentieux qui dure depuis plus de deux ans, va racheter 51 % de Djezzy. Les deux parties ont engagé le processus d’évaluation financière de l’opérateur.

Mais cette solution amiable ne semble pas arranger les affaires de Naguib Sawiris, ancien propriétaire de Djezzy via Orascom Telecom. Depuis le début du conflit, l’Égyptien était favorable à une procédure d’arbitrage international contre l’État algérien. Une option que le nouveau propriétaire russe de Djezzy n’a pas retenue. Le groupe russe a opté pour un partenariat avec l’État algérien en cédant 51 % du capital de sa filiale algérienne.

Pour Naguib Sawiris, l’arbitrage international aurait pu lui offrir l’occasion de récupérer une bonne somme d’argent, nettement plus que ce qu’il peut espérer de la transaction en préparation. Il est vrai que selon de nombreux experts, l’État algérien n’était pas en position favorable en cas de procédure arbitrale.

Mais le gain ne semble pas être l’unique motivation de M. Sawiris dans ce dossier. À travers l’arbitrage international, il aurait aimé « punir » l’Algérie, ou se venger. Récemment, il avait déclaré sur une chaîne de télévision arabe que sans les blocages en Algérie, c’est lui qui aurait racheté Vimpelcom et non l’inverse. Sa dernière provocation sur Al Jazeera était‑elle destinée à faire échouer le fragile accord entre Vimpelcom et l’État algérien et ouvrir ainsi les portes à une procédure d’arbitrage international ?




Source : Tout Sur l'Algérie au 12/01/2012

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