mercredi 18 janvier 2012

C’est encore loin d’être In’ tic !

Ne pas avoir de l’eau au robinet, ça passe… mais, Internet, jamais ! C’est à croire qu’on est né avec ! Il n’y a qu’à voir le degré d’excitation des abonnés de la Toile au niveau des agences commerciales d’Algérie Télécom. Jeunes et moins jeunes s’y agglutinent pour crier haut et fort leur “meurtrissure” due à une rupture d’air. L’araignée Internet a réussi à piéger dans sa toile des accros de tous les âges. Bien moins que 7 ans et bien plus que 77 ans. Dans cet espace commercial, tout le monde se connaît. Les interruptions sont si fréquentes que les abonnés se retrouvent à faire d’incessants va-et-vient. Et tant pis pour celui qui attend gentiment chez lui pour que sa ligne soit rétablie. Chez nous, ça ne se passe pas comme cela. Il faut se déranger plus d’une fois avant d’espérer voir son branchement libéré d’un long dérangement. C’est même pour cela qu’on parle de “dérangement” !

Avant, c’était mieux !
Toutefois, lorsque vos besoins, aussi importants soient-ils, se limitent à une utilisation domestique, ça passe. Mais, pour peu que vous ayez des exigences professionnelles qui nécessitent les besoins de la toile Internet, avec les mêmes aléas que l’on connaît, c’est comme faire un pas en avant et deux en arrière. Dans un monde où l’évolution économique est aujourd’hui étroitement liée à l’utilisation de ces extraordinaires moyens modernes de communication, on ne peu plus se permettre de bricoler. Et ce n’est sûrement pas les discours virtuels des responsables chargés de ce secteur, qui se veulent rassurants, qui changeront quoi que se soit à la donne.

Non pas en termes de lacunes professionnelles, mais, entre le discours et la réalité, comme toujours, il y a un énorme fossé. On ne voit que des chefs d’équipe et jamais l’équipe. Sur le terrain, les choses se passent très mal. Les agents, aussi bien commerciaux que ceux chargés de la technique sont dépassés. La saturation est générale. Pour le commun des mortels, il y a toujours indisponibilité des lignes téléphoniques, comme avant. On manque de personnel technique, comme avant. Pas de voiture de service pour se déplacer, comme avant. Les interventions sur une ligne, en dérangement, durent aussi longtemps, qu’il y a 20 ans. Et pour la qualité des prestations, il faut reconnaître… qu’“avant, c’était mieux !” pour paraphraser notre Slim national. En fait, le seul changement notable réside dans les spots publicitaires. Ça attire, certes, plus de clientèle, sans pour autant doter la société des moyens de traitement, administratif et technique, en adéquation d’un plus grand nombre. À faire le distinguo entre l’effectif au travail et celui qui travaille. Car, du monde, il en existe ! Mais, tout le monde vous dira, “Voyez avec l’autre !”

Il faut se débarrasser des vieux tics !

C’est quand même dommage que pour des nécessités professionnelles avérées, l’entreprise algérienne ne puisse pas, en 2012, être l’égale de sa voisine du Maghreb sur le plan des TIC. L’Algérie n’a pourtant pas lésiné sur les moyens… du contribuable. Mais, pour si peu ! Dans ce domaine, on a démarré plus tard que beaucoup d’autres pays. Ce n’est pas grave. Mais, avions-nous au moins pris le bon chemin ? Peut-être pas. Sinon, comment expliquer, autant de carences malgré tant d’argent, de moyens matériels, de formation et recyclage à coup de milliards. Et si le ver était dans la pomme ? Et si finalement, le vrai travail devrait se faire à la maison ? Il suffirait sans doute, juste balayer devant sa porte ! Car ni les milliards ni les moyens les plus sophistiqués ne pourront jamais remplacer l’élément humain. C’est peut-être à ce niveau précis qu’il y a lieu de chercher le ver. C’est dans la pomme !

Le ver est dans la pomme !
De la rigueur, il en faut. Rien que de la rigueur. Les nouvelles technologies, c’est très pointu, ça ne supporte pas le bricolage. Les nouvelles technologies, c’est de l’instantané, ça n’attend pas et c’est tout de suite visible ! Alors, bien au-delà des ambitions affichées lors des rencontres, il est surtout question de placer la passerelle nécessaire entre le monde virtuel et le monde réel. Sinon, comment rapprocher les deux rives ! Parce que, aujourd’hui, doucement mais, sûrement, Internet s’est pleinement incrusté dans notre vie. C’est indéniable, l’univers des nouvelles technologies de l’information et de la communication, à travers son immense toile Internet, est en passe de devenir, notamment pour le monde de l’entreprenariat, ce que l’oxygène est pour les êtres humains. On se lève avec, on y passe la journée et on dort avec. Au point où l’on n’ose pas s’imaginer un jour, en rupture de câble… et que deviendrions-nous sans cet oxygène des temps modernes ? De grâce, un peu plus d’air !

Source : Quotidien Liberté du 18/01/2012

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