mercredi 25 janvier 2012

L’application mobile, un support indispensable

On parle souvent de l’internet mobile, mais l’avenir est-il vraiment le web mobile ? Qu’en est-il des applications mobiles ? Nassim Dali Bey, président du groupe Animapp, répond à nos questions...

La Nouvelle République : Bonjour ! Pouvez-vous nous raconter l’histoire d’Animapp ? Nassim Dali Bey : AnimaApp est une société spécialisée dans le développement d’applications mobiles. Fondée en 2008 par des Algériens, nous nous sommes spécialisés dans cinq pôles d’activité : le m.commerce, la publicité sur mobile, le développement d'applications mobiles multiplateformes, le m.banking et le paiement sans contact. Notre expertise se situe dans le développement d’applications sur différentes plateformes : iPhone, iPad, Android et Windows Phone 7, Bada, etc. Qu’apporte Animapp aux entreprises algériennes ? Nous accompagnons toutes les entités qui souhaitent aborder sereinement le marché du mobile. Notre cœur de métier est le développement d’application et nous accompagnons nos clients sur l’ensemble de leur projet mobile. Nous apportons des conseils au niveau de l’approche à avoir sur ces terminaux, de l’aide à la conception fonctionnelle, le design et l’ergonomie d’une application mobile, l’expertise technique et le développement, bien évidemment, ainsi que des prestations annexes pour la promotion de l’application. Pour revenir au marché algérien, vous savez, d’ici à quelques années, l’internet mobile aura détrôné le web fixe, notamment dans la fourniture des services. Ce marché se composera de 34 millions de terminaux mobiles. C’est sur cette base que nous sommes en train de développer des applications sur les mobiles les plus vendus en Algérie. En quoi le marché du mobile a de l’avenir dans notre pays ? Il faut souligner, avant tout, que notre marché de la téléphonie mobile a provoqué une forte demande d’achat de smartphones, malgré l’absence de support de diffusion rapide comme la 3G. Mais le contenu commence à prendre sa place. Les utilisateurs ont pris l’habitude de s’informer, se divertir et même de travailler depuis leur mobile. Pour nous, ne pas être présent sur les plateformes d’applications, c’est laisser la place à un concurrent étranger d’exploiter cette part de marché. A titre d’exemple, dans le but d’agrandir l’image de l’Algérie dans le monde, nous avons réalisé la première application mobile d’un journal La Nouvelle République édité en langue française. Elle est disponible sur les plateformes mobiles Android et iOS (iPhone). Cette application a été développée en Algérie par des Algériens formés dans les établissements algériens. A cette occasion, je profite pour remercier les dirigeants de ce journal pour la confiance qu’ils nous ont accordée, et surtout de nous avoir donné la possibilité de démontrer le savoir-faire algérien. L’avantage pour un journal d’avoir une application mobile, c’est de faire rayonner l’information sur l’Algérie à travers le monde et d’élargir son audience. D’autres exemples ? Récemment, le ministère des TIC a lancé un site web très riche en informations. Son adresse est : www.elmouwatin.dz. Nous pensons qu’il est très riche en informations liées aux besoins administratifs des citoyens. C’est pourquoi nous avons proposé au ministère de le développer une version mobile qui aura de fait plus de visiteurs, puisque nous avons un million environ de connexions internet et 34 millions de portables. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Votre démarche a-t-elle besoin de partenaires ? Absolument ! En fait, il y a plusieurs sortes mais les plus importants sont les opérateurs de la téléphonie mobile. On a proposé nos services aux trois opérateurs activant en Algérie. A travers le développement d’applications mobiles, on voulait générer ensemble des revenus publicitaires et apporter un service supplémentaire ancré dans le quotidien de leurs clients. Mais, à ce jour, nous n’avons pas retenu leur attention, car j’espère que le contenu local sera développé en Algérie et non pas à l’étranger. Dans tous les pays du monde, les contenus sont développés localement, d’autant plus que la 3G sera bientôt lancée en Algérie. Les fabriquants de téléphone peuvent être aussi des acteurs majeurs dans ce domaine. Qu’attendez-vous de ces opérateurs ? Il faut dire qu’à la veille du lancement de la 3G, il est impensable de voir ces opérateurs importer le contenu de l’étranger. Ce sont eux qui ont besoin de nous. Je leur conseillerai de bien étudier l’axe de l’amortissement des investissements de la 3G et d’admettre que c’est le développeur d’applications qui fabrique la data qui sera consommée par leurs abonnés. Et les équipementiers ? Les équipementiers occupent également une place importante dans ce type de marché. Notre objectif est d’anticiper les actions de promotion et ce, en raison de l'encombrement grandissant dans les magasins d'applications. Nous avons alors choisi de préinstaller nos applications sur quelques terminaux. L’application de votre journal en est un exemple, Samsung l’a intégré sur quelques modèles destinés au marché algérien. Les futurs détenteurs ne seront pas obligés de la télécharger. D’autres projets ? Nos applications mobiles touchent presque tous les secteurs, la presse, santé, monétique, éducation, tourisme etc. Ainsi, concernant la monétique, nous avons proposé à Algérie Poste une plate-forme du m.payement qui répond aux besoins de ses clients. Ces derniers pourront, à partir de leur téléphone portable, consulter leurs comptes, localiser l’agence, commander des chéquiers, effectuer un payement, etc. Mieux encore, des démonstrations ont été faites (Proof of concepts), nous espérons que notre projet sera retenu et nous permettra de recruter environ 400 ingénieurs. Avez-vous quelque chose à ajouter ? Nous avons fait beaucoup d’efforts pour arriver à imposer le savoir –faire algérien au niveau international et nous espérons convaincre nos décideurs que les applications mobiles constituent un domaine très productif en matière d’emplois. Notre objectif est de devenir exportateur d’applications mobiles et surtout leader de ce marché en Algérie.

Source : Quotidien La Nouvelle République au 25/01/2012

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