mercredi 5 août 2009

Téléphonie mobile : la domination d'Orascom coûte cher à l'Algérie

En matière de téléphonie, l'Algérie constitue un cas inédit dans le monde. C'est le seul pays où l'opérateur historique n'est pas leader sur son marché. Djezzy, filiale de l'égyptien Orascom, reste ultra-dominant, avec 64% de parts de marché dans le mobile.

Habituellement, un opérateur dominant est soumis par le régulateur à une série de contraintes réglementaires destinées à éviter à préserver la concurrence et protéger le consommateur contre des abus : limitation du nombre de promotions autorisées, surveillance des prix appliqués, interdiction de certains types d'offres comme celles dites d'abondance (communications illimitées, sms gratuits, etc)... Mais même si Djezzy a été déclaré opérateur dominant, l'autorité de régulation (ARPT) n'a pris aucune mesure concrète pour ramener ses parts de marché sous les 50%.

Or, dans le cas de l'Algérie, cette domination pose un sérieux problème. Car les gains réalisés par Djezzy en dinars sont transférés à l'étranger en dollars sous forme de dividendes pour la maison mère Orascom. L'opérateur égyptien transfère ainsi annuellement entre 600 et 800 millions de dollars, prélevés directement sur les réserves de change et l'argent du pétrole.

Cette situation est inquiétante dans la mesure où un opérateur mobile ne produit aucune richesse visible. Son activité ressemble au crédit à la consommation pratiqué par les banques étrangères : elles prêtent des dinars aux Algériens qui achètent des produits importés en devises et une fois qu'ils ont remboursés leurs prêts, les sommes récoltées sont transférées par les mêmes banques.

Dans ce contexte, le gouvernement doit-il réfléchir à une fiscalité spécifique pour les opérateurs mobiles étrangers à partir d'un certain seuil de rentabilité? Doit-il également limiter les offres et les promotions qui incitent les clients algériens à utiliser leurs téléphones, comme par exemple les offres illimitées ou les promotions internationales? Autre piste : gouvernement doit-il imposer, comme dans l'aérien, un partage des parts de marché : 50% pour l'opérateur public Mobilis et 50% pour les deux opérateurs étrangers?

Source : Tout Sur l'Algérie au 05/08/2009

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