jeudi 25 août 2011

Les Algériens, accrocs au portable


De nos jours, peut-on vivre sans téléphone mobile, celui qu’on appelle communément portable ? De l‘avis des jeunes gens, c‘est quasiment impossible, cela devient aussi vital que l‘air que l‘on respire, d’ailleurs, c‘est le constat que l‘on fait chaque jour, dans les lieux publics, vous voyez tous ces jeunes gens, téléphone en main en train de gesticuler tout en discutant et cela peut prendre un bon moment l’oreille collée au téléphone, de jour comme de nuit. Depuis l’année 2002, un engouement s’est emparé des Algériens vis-à-vis de ce qui était à l’origine une sorte de gadget qui, au fil du temps a pris de l’ampleur au point qu’il n’est pas question de sortir sans mobile même pour une petite course chez l’épicier du coin et s’il s’avère que l’on oublie son téléphone à la maison, on se se fait pas prier pour retourner le chercher. Malheureusement, cet outil performant de communication a mis fin au romantisme, fini le temps où l’on s’envoyait de longues lettres racontant avec force et détails le moindre mouvement, le temps des cartes postales, maintenant les textos ont remplacé les missives que l’on pouvait garder indéfiniment, ne dit-on pas ”les paroles s’en vont mais les écrits restent”. Où sont passés ces poètes en herbe qui n’hésitaient pas à écrire un poème à l’être aimé, oublié les vers, en deux temps trois mouvements ce sont des SMS ou MMS et les mots que l’on susurrait de vive voix passent aujourd’hui à travers un micro et parfois peuvent être accompagnés de grisaille, c’était le temps où l‘on se voyait beaucoup plus, où la poésie était de mise. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps avant l’avènement de la téléphonie mobile, on pouvait s’en passer aisément, le monde n’allait pas s’arrêter de tourner, le téléphone fixe était bien présent dans les foyers, il avait une place royale ; généralement il était installé dans le salon, pièce principale des invités, sur un napperon faisant office d’objet de décoration.

Pour les adolescents, c’est l’un des premiers objet strictement personnel, pour les garçons, mis à part recevoir des appels ou appeler, il est surtout utile pour la musique, doté de MP3, de bluetooth, de caméra, de même pour les filles, mais en plus elles ont gardé une âme de petite-fille, elles adorent habiller leur portable par des pochettes soit en cuir ou en strass ou leur accrocher des petits objets de fantaisie (petit cœur, étoile, etc.), elles en sont accros, à un point inimaginable, et puis quand il est sur vibreur, quelle discrétion, on peut recevoir un coup de fil sans que personne s’en aperçoive.

Il est vrai que le téléphone est utile, que son rôle est clairement défini, vu que l‘on peut être joint ou joindre quiconque, partout et à n‘importe quelle heure de la journée, surtout en cas d’urgence. Pour les parents actifs, cela leur permet d‘avoir un œil sur leur progéniture, surtout pour les femmes qui travaillent, savoir où sont leurs gamins pendant la journée , après les cours ou même garder le contact avec le surveillant du lycée afin de minimiser l‘absentéisme, de gérer leur temps pour des activités extra-scolaire. De même pour les personnes âgées ou malades, leur faire rappeler la prise de médicaments ou tout simplement avoir de leurs nouvelles.

Mais aussi étrange que cela puisse paraître, certains, très peu, ont pris la liberté de ne pas avoir de portable, refusant par là, d’être soumis au diktat de ce moyen de communication.
Le téléphone portable s’incrit dans une relation entre parents et enfants remplissant ainsi une fonction de sécurité. Aujourd’hui, il fait partie de la vie quotidienne, au même titre que les clés de voiture ou d’appartement.

Source : Journal El Moudjahid du 25/08/2011

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