jeudi 18 août 2011

Entre départs et nominations : Un déficit de stabilité criante !

La seconde entreprise publique, la plus importante après Sonatrach, n’arrive toujours pas à connaître de stabilité.

La rumeur circulait déjà depuis une semaine et a fini par se vérifier. Dabouz part et Belhamdi le remplace à la tête d’Algérie Télécom. Ainsi, la valse des départs et des nominations n’en finit pas soufflant le chaud et le froid sur un groupe public, et non des moindres, jusqu’à lui donner l’impression d’être carrément frappé par une malédiction. Des incarcérations, des scandales, des départs précipités non expliqués sont le lot de ce groupe constitué depuis 2002 après les réformes qui ont abouti à l’ouverture du secteur des télécoms.

Ce qui devait être une aubaine pour ce groupe, classé en seconde position sur l’échiquier économique après Sonatrach, s’est avéré être une véritable descente aux enfers qui va mener à la perte de cette mastodonte si les choses ne sont pas prises en main sérieusement. C’est inouï de comptabiliser sept responsables (avec l’arrivée de Belhamdi) à la tête d’AT depuis 2002. C’est même une situation plutôt inédite pour une entreprise aussi stratégique. Messaoud Chettih, réhabilité suite à une longue incarcération dans l’affaire d’El-Hadjar, a été le premier à inaugurer la liste des P-DG en 2002 pour être remplacé par Brahim Ouaret en 2004. Celui-ci est incarcéré en 2006 suite à un scandale qui n’a pas manqué d’éclabousser la réputation du groupe.

Mais AT ne sera pas au bout de ses peines puisque Slimane Kheireddine, qui a succédé à Ouaret, n’échappera pas au même sort. Celui-ci sera remplacé par Mouloud Djaziri, seulement pour environ cinq mois, et tous deux ont écopé des peines de prison dans des affaires de détournement. Slimane Kheireddine sera condamné à cinq ans de prison ferme et Mouloud Djaziri à trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt. Dans cette même affaire, les directeur des finances et de la comptabilité (DFC) ont été condamnés à des peines allant de un à trois ans de prison ferme.

À noter que Djaziri avait dénoncé son éviction d’AT en considérant que son limogeage était le résultat de son refus d’honorer des factures douteuses. Le passage de Benhamadi au niveau d’AT a été marqué par la prise de décision qui n’a pas manqué de susciter moult interrogations. En tous les cas, le ton était donné pour des changements stratégiques ou du moins une réorientation. Aussi EEPAD est mise hors course et le dossier d’ouverture de capital d’AT mis sur la table depuis 2006 est évacué jusqu’à nouvel ordre. Benhamadi devient ministre en 2010 et fut remplacé par Dabouz qui poursuit la même politique de développement, mais non sans difficultés.

Sept P-DG d’Algérie Télécom entre 2002 et 2011
Messaoud Chettih de mai 2002 à juin 2004.
Brahim Ouaret de juillet 2004 à 2006.
Slimane Kheireddine de 2006 au 31 décembre 2007.
Mouloud Djaziri du 2 janvier 2008 à mai 2008.
Moussa Benhamadi de 2008 à 2010.
M’hamed Dabouz 2010 à août 2011.
El-Hachemi Belhamdi 2011 actuel P-DG d’AT.


Source : Journal Liberté du 18/08/2011

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