mercredi 3 août 2011

En dépit d’offres fragmentées et plus adaptées : La nouvelle version du projet «Ousratic» peine à aboutir

La nouvelle version de l’opération Ousratic devant équiper, comme prévu dans sa première version lancée en 2005, six millions de foyers algériens en PC d’ici à 2013 peine encore à se concrétiser. Prévue dans le cadre du plan d’action 2009-2013 du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, dit «e-Algérie», cette 2e version Ousratic, serait toujours et ce, depuis plus d’une année, en phase d’évaluation, si l’on se réfère à la déclaration faite par le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication en juillet 2010. Le ministre, qui s’exprimait en marge de la finale de la marche des facteurs à Alger, avait estimé alors que le projet nécessitait quelques rectifications pour éviter les échecs de la première version. « Des experts effectuent encore des simulations pour aboutir aux résultats voulus et éviter les erreurs du passé », avait-il soutenu. Mais pas de nouvelles depuis sur le projet.

Le rapport du ministre de la tutelle sur la première version Ousratic a fait ressortir des résultats peu reluisants d’une opération qui n’a pas connu un grand succès auprès des acquéreurs encore moins auprès des banques. Seuls 50.000 micro-ordinateurs auraient été vendues dans le cadre de ce projet, ce qui représente moins de 6% des objectifs tracés. L’échec est notamment dû, à en croire les spécialistes, à la mauvaise gestion du projet et au manque de coopération des banques qui ont exprimé des réticences vis-à-vis des crédits à accorder sans garantie. Suite à quoi, il avait été décidé, rappelons-le, la baisse de la TVA de 17 à 7% sur l’équipement, la fixation d’un nouveau taux de bonification qui sera supporté par le Trésor public, la baisse du taux d’intérêt de 8%, jugé immoral pour un outil de travail, la révision à la baisse des prélèvements des mensualités avec la poste et l’allégement par le ministère de la Culture de la redevance sur la copie privée appliquée à l’enregistrement. Les assembleurs de PC, impliqués dans le projet, avaient été aussi invités à établir des relations commerciales directes avec les banques et à améliorer la configuration des micros proposés aux citoyens.

L’opération présentée alors comme purement commerciale n’avait pas bénéficié de budget de l’Etat, et le département des Télécommunications s’est chargé seulement de tracer un cadre de concertation et de mettre en place le comité de suivi. Et dès le départ, les initiateurs du projet étaient conscients que le coût global de l’opération, estimé à près de 5 milliards de dollars en 2005, ne pouvait être supporté par les seuls établissements financiers, lesquels, de surcroît, ont toujours adopté des règles prudentielles dans l’octroi des crédits dans la cadre de ce projet. La relance de l’opération sous un nouveau look adapté à chaque catégorie concernée a soulevé la nécessité de fragmenter les offres, selon les moyens des acquéreurs. Se basant également sur des résultats d’études à travers le monde sur les programmes «Un PC pour chaque famille», la nouvelle version Ousratic se fixe ainsi des objectifs plus clairs et cible des groupes définis de populations.

Et pour éviter les erreurs de l’opération précédente, des programmes de formation continue sont prévus pour chaque segment de la population. L’on annonce des approches différentes adaptées aux besoins de chaque groupe, à commencer par une opération spécifique aux 8 millions d’élèves du secteur de l’éducation, dite «PC pour l’Éducation». Les opérations spécifiques prévues touchent aussi des catégories socioprofessionnelles n’ayant jamais été concernées jusque-là par un quelconque projet, à l’instar des professions libérales et des personnes handicapées.

Source : Journal El Moudjahid du 03/08/2011

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