samedi 2 juillet 2011

Joseph Ged. Directeur général de Wataniya Télécom Algérie «La 3G et le data donneront une nouvelle vigueur au marché algérien»

- Vous êtes le parrain de cette sixième promotion de MBA résultant du partenariat entre le MDI-Alger, la Sorbonne et l’AIE. Est-ce pour vous l’occasion de montrer votre attachement à la formation supérieure dans les diverses filières du management ?


Je suis effectivement ravi d’associer Nedjma comme parrain de cette sortie de nouveaux MBA et je félicite les efforts que le MDI-Alger, et tout particulièrement son directeur Brahim Benabdeslem, pour les efforts que son établissement a fournis pour promouvoir le talent algérien, aussi bien en Algérie que sur la scène internationale. Nedjma continuera à soutenir les réussites algériennes, à l’image de sa propre réussite en Algérie et nous serons toujours présents, chaque fois que l’occasion nous sera offerte, pour faire avancer les choses. Nous sommes évidemment ravis chaque fois que nous voyons des Algériens s’affirmer sur la scène internationale.


- L’opérateur Nedjma fait-il, un effort particulier en matière de formation en faveur de ses cadres ?


Nous faisons effectivement un gros effort en matière de formation, et pour preuve, à travers l’institut de formation Nedjma nous avons dispensé, en 2010, pas moins de 65 000 heures de formation au profit de tous les employés de la société, sans parler de la formation post-graduante de cadres de niveau MBA, aussi bien en Algérie qu’à l’international. Il ne faut également pas oublier l’effort non négligeable que nous faisons en matière de formation technique à l’international. Nedjma a beaucoup misé sur cette stratégie de formation en vigueur depuis 2004 et dont nous sommes tout à fait satisfaits des résultats, puisque aujourd’hui 99% du staff des employés de Nedjma est algérien. L’équipe managériale est, quant à elle, constituée pour moitié de cadres algériens, l’autre étant composée d’expatriés. Cela nous fait évidemment plaisir.


- Nedjma a réalisé au cours de ces derniers mois une fulgurante percée en termes de croissance. Est-ce le fruit d’une stratégie particulière ou seulement le résultat d’un fléchissement de ses concurrents ?


Nedjma enregistre effectivement depuis 2 ans le plus fort taux de croissance, aussi bien en Algérie (entre 40 et 50%) que dans le groupe Qatar Télécom (17 pays) et la région MENA. Ces taux de croissance exceptionnels ne sont certainement pas le fruit du hasard, ni la conséquence des difficultés que subiraient nos respectables concurrents. La réalité est que Nedjma a mis en œuvre, il y a environ trois ans, une stratégie multiforme qui commence à porter ses fruits. Cela a pris du temps, car il fallait beaucoup investir dans divers réseaux techniques, commerciaux et autres. Nous étions le plus gros investisseur en téléphonie mobile en 2010 et nous espérons le rester cette année encore, puisque nos investissements se sont intensifiés, notamment, dans les réseaux de distribution, les ventes directes et la réalisation d’infrastructures. Nedjma est en train de gagner d’importantes parts de marchés en faisant un effort exceptionnel en matière d’attrait de nouveaux clients et de fidélisation. Ne pensez surtout pas que les résultats sont venus tout seuls. Ils sont, croyez-moi, le fruit de toute une stratégie qui requiert de très gros efforts et beaucoup de persévérance.


- De nombreux chefs d’entreprise se plaignent que les opérateurs en téléphonie mobile algériens produisent très peu d’applications utiles au management. Comptez-vous prendre en charge cette préoccupation qui pourrait, du reste, vous ouvrir un marché considérable ?


C’est un segment de marché qui, effectivement, nous préoccupe beaucoup et je peux vous annoncer que Nedjma est aujourd’hui classée comme premier opérateur de la catégorie entreprise en passant de la troisième place au tout premier rang, en l’espace de seulement une année. C’est dire l’importance des efforts que nous déployons pour être leader dans ce segment de marché, en réalité très compliqué. Cela démontre que les services proposés par Nedjma aux entreprises de diverses tailles sont pertinents et que sa stratégie de service et de vente correspond à leurs besoins. Nous étions, à titre d’exemple, les premiers à lancer le «groupe gratuit H24» moyennant des frais mensuels dérisoires, certaines applications email mises en œuvre dans le cadre de notre plan mails, le «machine à machine» (m2m) pour certaines applications data, ainsi que l’illimité dans la voix et le data. Nous travaillons d’arrache-pied à d’autres applications qui seront, nous en sommes convaincus, très utiles à nos entreprises.


- Etes-vous prêt pour la 3G dont l’Algérie s’apprête à se pourvoir ?


Nous sommes presque prêts pour le lancement de la 3G, car nous sommes les plus avancés en matière de multimédias.


- Quelle est votre réussite en Algérie dont vous êtes le plus fier ?


Ce qui me fait le plus plaisir, c’est d’avoir réussi avec des cadres algériens. Se placer sur un marché très concurrentiel et, de surcroît, en tant que troisième opérateur n’est, à l’évidence, pas facile à réaliser. Notre réussite n’est pas le fruit du hasard, mais celle d’une stratégie bien réfléchie et arrêtée depuis au moins trois ans et qui s’inscrit sur le long terme.


- Quel est votre principal challenge pour les toutes prochaines années à venir ?


Maintenir le taux croissance. L’Algérie est pour nous le pays le plus stable, le plus sécurisé et économiquement le plus puissant dans le Maghreb et l’Afrique du Nord. Cela fait plaisir et j’espère qu’à l’avenir les choses avanceront à pas de géant dans le sens de la stabilité et de l’ouverture. Nous encourageons les promoteurs à venir nombreux investir en Algérie.


- Comment voyez-vous l’avenir du marché algérien de la téléphonie mobile que d’aucuns considèrent déjà comme étant en phase avancée de saturation ?


Le marché a, effectivement, stagné en 2010 pour rebondir quelque peu en 2011, mais uniquement au plan de la «voix» qui continue aujourd’hui encore à tirer ce marché. Cependant, il faut s’attendre à une très prochaine explosion du marché, mais cette fois par le truchement du data; de la 3G et, pourquoi pas de la 4G. Ces derniers donneront une nouvelle vigueur au marché algérien, dont la valeur augmentera sensiblement avec tous les effets bénéfiques directs et indirects dont devraient tirer profit aussi bien l’économie que la société algérienne en général.

Source : Journal El Watan du 02/07/2011

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