lundi 6 juin 2011

Des secrets à cacher ? Djezzy refuse de transmettre à Shearman & Sterling sa banque de données Lire l'article original : Des secrets à cacher? Djezzy

Des secrets à cacher ? L'évaluation financière de Djezzy, la filiale algérienne de la firme de téléphonie mobile égyptienne Orascom, ne se fera pas de si tôt. Le bureau d'avocats américain Shearman & Sterling, engagé par le gouvernement algérien en janvier 2011, n'a pas encore remis ses conclusions. Shearman & Sterling devait rendre sa copie à la fin du mois de mai dernier, mais celle-ci attendra encore quelques semaines de plus. Raison du retard ? Djezzy refuse de donner accès à sa base de données au cabinet américain.

Citant une source gouvernementale algérienne qui a souhaité gardé l’anonymat, l’agence Reuters affirme ce lundi 06 juin que la raison du retard est due essentiellement au fait que Djezzy refuse d'ouvrir ses portes à Shearman pour qu'elle puisse récolter les informations nécessaires pour établir cette évaluation financière.

« L'évaluation n'a pas été faites parce que Djezzy refuse d'autoriser Shearman d'avoir accès à sa banque de données », révèle cette source à Reuters.

Et cette source de préciser que Djezzy, premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie avec plus de 15 millions d’abonnés, souhaite faire signer un contrat de confidentialité (non-disclosure), à travers lequel Shearman & Sterling s'engage à ne pas communiquer à aucune autre partie les informations qu'elle aurait obtenues de la firme Djezzy.

Pour obtenir le contrat, Shearman & Sterling avait soumissionné pour un montant de 2,155 millions de dollars et a proposé un délai de 100 jours pour l'achèvement de cette évaluation.

Sans cette évaluation, le gouvernement algérien qui compte racheter Djezzy ne pourra pas engager des négociations avec les patrons de la firme égyptienne.

Des experts préconisent comme solution une compensation algérienne à Djezzy qui en retour devrait lâcher prise et quitter l’Algérie.

Une autre solution serait qu’Alger joue la montre jusqu'à expiration de la licence d'exploitation Djezzy qui doit arriver à échéance en 2016.

Toutefois, le gouvernement algérien a fait savoir à maintes reprises qu’il souhaite racheter l’opérateur téléphonique, écartant ainsi toute hypothèse d’un gentlemen-agreement.

Lors d’une conférence de presse tenue récemment, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a réitéré la position des autorités concernant ce dossier. « Je confirme que l’Etat algérien rachètera Djezzy », a-t-il affirmé.

La firme égyptienne aurait investi prés de 3 milliards de dollars en Algérie, mais elle a déjà transféré plus de 2 milliards de dollars vers l'étranger.

Djezzy dont les comptes sont bloqués et ses transfert vers l'étranger frappés d'interdiction vit une situation difficile sur tout les plans. L’opérateur a déjà fait l'objet de deux redressements fiscaux de prés de 830 millions de dollars.

Entré sur le marché algérien en février 2002 après avoir remporté la première licence de téléphonie privée pour 737 millions de dollars en juillet 2001 grâce à l’entregent de l’homme d’affaires émirati Mohamed Shorafa, une vieille connaissance du président algérien Bouteflika, Djezzy a bénéficié de plusieurs avantages concédés par les hautes autorités du pays et ainsi réalisé des bénéfices mirifiques.

Source : Dernières Nouvelles d'Algérie au 06/06/2011

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