Tout démentir en bloc, un discours « populiste » surfant sur le sentiment « antifrançais » en Algérie et beaucoup d'approximations. Inauguré samedi par le PDG du groupe Naguib Sawiris lors d'une rencontre avec plusieurs journalistes algériens au Caire, la nouvelle stratégie de communication d'Orascom Telecom Algérie se précise. Après plusieurs semaines de silence, l'opérateur mobile, confronté à des difficultés institutionnelles, est repassé à l'offensive. En déployant les grands moyens.
La baisse des investissements de Djezzy, successivement de 39% puis de 54% durant les premier et deuxième trimestre 2008, comme l'indiquent les résultats financiers publiés par Orascom Telecom sur son site Internet (lire) ? Les critiques du président Bouteflika concernant la vente d'Orascom Cement à Lafarge exprimées le 23 juillet dernier devant les maires du pays et qui ont conduit le gouvernement à revoir toute la politique en matière d'investissements étrangers? Les négociations avec France Télécom pour la vente de Djezzy évoquées publiquement par la directrice internationale du groupe français de télécommunications? Le rappel à l'ordre du ministre des télécoms qui a appelé, dans un communiqué de presse - un fait rare en Algérie- Djezzy a respecter les lois algériennes et à travailler davantage avec les entreprises locales ? Le refus du président Bouteflika de recevoir le PDG d'Orascom Telecom ? Naguib Sawiris dément tout en bloc. Selon lui, Djezzy poursuit sa politique d'investissements (les résultats du troisième trimestre seront publiés dans les prochains jours et donneront des indications), le président Bouteflika ciblait par ces critiques la concurrence - Mobilis ? Nedjma ?- et Djezzy ne sera pas vendu.
Son explication : les attaques sont venues de France car les Français seraient jaloux de la réussite de son groupe dans les télécommunications et de l'entrée de son frère dans le capital de Lafarage. A la veille de la célébration du 1er novembre, attaquer la France dans les médias algériens peut s'avérer politiquement payant. Mais dans ce cas, pourquoi M. Sawiris est toujours partenaire de France Télécom au sein de Mobinil en Egypte ? Pourquoi ne mène-t-il pas la même croisade anti-français dans son propre pays ?
Autres interrogations : pourquoi M. Sawiris n'est pas venu à Alger pour affronter les questions de la presse ? Pourquoi ne répond-t-il pas clairement sur les questions de transfert d'argent ? Pourquoi ne donne-t-il pas le montant exact de la transaction effectuée avec Lafarge si les chiffres avancés par la presse et le président de la République sont faux ? Autant de questions auxquels le PDG du groupe égyptien a soigneusement évité de répondre.
Source : Tout sur l'Algérie du 27/10/2008
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