dimanche 3 janvier 2010

SECTEUR DES TÉLÉCOMMUNICATIONS : Un retard à rattraper

Dix ans après la promulgation de la loi 2000-03 du 5 août 2000 fixant les règles générales relatives à la poste et aux télécommunications, le secteur semble en retard. Si la téléphonie mobile a connu une explosion, le fixe n'a pas suivi la même marge de progression. L'Algérie, bien qu'étant le pays le plus important en population, se caractérise par une structure économique très industrielle et encore faiblement orientée vers les services. Pour ces raisons, il arrive en seconde position, voire sous certains angles en troisième position pour ce qui est du tissu des entreprises IT en Afrique du Nord. La plupart des produits IT et télécoms sont revendus par l'intermédiaire des revendeurs informatiques indépendants. Leur présence sur le marché est significative car ils revendent plus de deux tiers de chaque catégorie des produits. Les grossistes et les revendeurs des produits bureautiques remplissent l'autre tiers du canal

L'utilisation d'Internet connaît une évolution «disparate » d'une région à une autre. La plupart des utilisateurs d'Internet sont des jeunes ayant fait des études et maîtrisant au moins une langue étrangère (français, anglais). Les raisons du retard sont multiples. On peut citer trois principaux types de frein : une infrastructure de télécommunications inadéquate et des insuffisances en matière de support sécurisé et de qualité du haut et très haut débits, mis en évidence dans le plan «e-Algérie 2013», des tarifs de connection élevés et l'absence d'une politique de coopération claire entre le gouvernement et le secteur privé. Algérie Télécom a signé un contrat de performance avec l'Etat pour garantir et réaliser les performances projetées pour la période 2009-2013 mais les résultats se font attendre.

L'Etat a, semble-t-il, délaissé la 3 G (réseaux mobiles) pour se consacrer à l'ADSL (le fixe). Pour mieux nous situer, nous allons présenter l'état des lieux dans d'autres pays et ce qui s'est passé en 2009. L'actualité nord-africaine des télécoms a été sans conteste marquée par les difficultés que vit de plus en plus Orascom Télécom Algérie (OTA), difficultés qui se sont accrues suite aux incidents survenus entre l'Algérie et l'Egypte lors des matchs de qualification pour la Coupe du monde 2010. L'année dernière a aussi vu l'enlisement du conflit entre l'opérateur historique Algérie Télécom et le fournisseur d'accès Internet (FAI) Eepad. Ce dernier s'est vu couper l'accès à la bande passante vers Internet suite à ses impayés dus à Algérie Télécom. Ce qui lui a fait perdre presque l'ensemble de ses clients Internet au profit d'Algérie Télécom et aussi sa place de leader sur le marché de la fourniture d'accès à Internet en Algérie.

Au Maroc, 2009 a vu le passage du plan national de numérotation à dix chiffres, mais aussi l'attribution d'une licence 2G à l'opérateur Wana qui avait jusquelà une licence fixe et une licence 3G acquise en 2007. Le marché marocain de la téléphonie mobile 2G est toujours dominé par Maroc Télécom qui s'est vu surprendre par Wana qui est le leader incontesté de la 3G et aussi de la mobilité restreinte.

Le consortium Divona-Orange de France Télécom a été retenu en tant que «soumissionnaire ayant présenté la meilleure offre technique», pour la 3e licence de téléphonie fixe et mobile en Tunisie. L'opérateur historique Tunisie Télécom (4,3 millions d'abonnés au mobile et plus d'un million au réseau fixe) se partage le marché GSM avec Tunisiana (Orascom), premier opérateur privé (4,2 millions d'abonnés et 51,1% de parts de marché en 2008). Ces opérations ont pour objectif de contribuer à la dynamisation du paysage du secteur des télécommunications (fixe, Internet haut débit et mobile), à la promotion de l'investissement et de l'emploi ainsi qu'au soutien du climat des affaires.

Source : Journal El Watan du 03/01/2010

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