vendredi 30 juillet 2010

Traqué par le fisc en Algérie, Naguib Sawiris se voit réclamer 60 millions d'euros par l'Italie


Deuxième coup dur pour l’image du groupe égyptien d’Orascom. Les dirigeants de la holding égyptien, Naguib Sawiris, seraient-ils de serial fraudeurs ? Après le fisc algérien, c’est le fisc italien qui traque le milliardaire qui a fait fortune dans la téléphonie en lui réclamant 60 millions d’euros. L’information a été rapportée jeudi 29 juillet par plusieurs sites Internet spécialisés. Lire également : Le fisc enquête sur ses activités commerciales : Djezzy risque un second redressement


Selon le très sérieux site Internet, zonebourse.com, le gouvernement italien a lancé un contrôle fiscal sur l’opérateur transalpin Wind, une filiale du groupe Orascom. Cette dernière est soupçonnée de ne pas s’être acquitté d’une taxe de 12% sur les intérêts d’un prêt de 300 millions d’euros souscrit par Wind Spa Italie, puis dérouté vers Wind Acquisition Spa et Wind Finance Sa. « Des sociétés écrans situées au Luxembourg selon Rome », explique la source.

Citant Reseaux-telecoms.net (15/07), zonebourse.com précise que Naguib Sawiris, le patron du groupe Orascom, chercherait à s’adjoindre les services du cabinet Vitale pour se défendre. « L’enjeu est de taille pour Orascom, le fisc lui réclamant 60 millions d'euros », explique la même source en précisant que pour le moment le groupe de Naguib Sawiris n’a fait aucun commentaire sur cette affaire.

Même si la somme est moins importante que celle que lui réclame le fisc algérien (596 millions de dollars), ce redressement fiscal met à mal la réputation du groupe égyptien dans le monde des affaires. L’action des autorités italiennes confirme au moins une chose : les déboires d’Orascom ne procèdent pas d’une volonté d’Alger de se venger de cet opérateur, comme le prétend la presse égyptienne, du traitement réservé aux Algériens après les événements qui se sont produit suite à la double confrontation entre les équipes algérienne et égyptienne de football pour la qualification au mondial 2010 en Afrique du Sud.

L’Algérie réclame 596 millions de dollars à Orascom Télécom pour n’avoir pas rapatrié les recettes de roaming issues de Djeezy, filiale algérienne d’Orascom. La Banque d'Algérie a alors décidé de bloquer tous les transferts opérés par Djeezy, dont les cartes à puce, indispensables à l’exercice de son activité d’opérateur télécom. Selon nos informations, les enquêteurs algériens continuent d’éplucher les opérations bancaires de Djezzy, ce qui lui pourrait lui valoir un second redressement fiscal.

Tout en contestant le redressement portant sur l’exercice 2005-2007 que le fiscal algérien à infligé à sa filiale de téléphonie mobile algérienne, les patrons d’Orascom ont engagé des discussions avec le groupe sud-africain MTN afin de lui céder Djezzy, premier opérateur en Algérie. En s’opposant à la transaction avec les sud-africain d’MTN, le gouvernement propose tout simplement de racheter Djeezy, au prix de 2,5 milliards de dollars. Naguib Sawiris, aux appétits démesurés, évalue la valeur de sa filiale à plus de 7 milliards de dollars, rendant ainsi l’issue des négociations vaines, ou du moins très tendues.

Anticipant l’opération, le gouvernement algérien a pu contrecarrer la transaction, sur le point d’être conclue, en faisant valoir son droit de préemption, disposition introduite en 2008 dans la loi algérienne. Le droit de préemption a pour origine une transaction opérée par le groupe Orascom qui a mis en rogne les Algériens. Ces derniers ont peu goûté que l’égyptien ait cédé ce deux cimenteries, acquises pour une bouchée de pain, au groupe français Lafarge. Dans un discours prononcé en juillet 2008, le président Bouteflika s’en était pris à des « investisseurs étranger » qui ont injecté « 700 millions de dollars » dans des projets avant de repartir avec une substantielle plus-value.

Ce redressement déclenché par le fisc italien va certainement réconforter les Algériens dans la manière avec laquelle ils traitent désormais avec Orascom.


Source : Dernières Nouvelles d'Algérie au 30/07/2010

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