samedi 24 juillet 2010

Rachat de DJezzy : L’Exécutif procède à l’estimation de l’entreprise


L’accolade du président Moubarak à Abdelaziz Bouteflika, lors de sa visite éclair à Alger, n’y changera rien : le gouvernement algérien est décidé à racheter l’opérateur de téléphonie mobile Orascom Telecom Algérie.



Le ministre des Finances, Karim Djoudi, l’a encore confirmé jeudi, dans le hall de l’APN : le projet de rachat de Djezzy est en cours de maturation. Le fait est, a-t-il expliqué, que les pouvoirs publics comptent procéder « prochainement » à « une évaluation de la situation de l’entreprise avant d’engager des négociations avec Orascom Telecom Holding (OTH), société mère de l’opérateur, en vue d’un transfert de propriété à la partie algérienne ».


Dans une déclaration reprise par l’agence Reuters, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Moussa Benhamadi, abonde dans le même sens, soulignant que rien ne se décidera tant que « les experts n’auront pas statué sur la valeur de l’entreprise ». Le gouvernement devra ainsi se pencher sur un puzzle compliqué : comment estimer la valeur de Djezzy ? Alors que le magnat égyptien ne cesse de clamer que l’opérateur MTN avait proposé pas moins de 7,8 milliards de dollars pour le rachat de la filiale algérienne avant que le gouvernement algérien ne lui fasse « obstacle », selon ses termes, les connaisseurs du secteur estiment que ce montant est largement surestimé du fait des arrangements annexes conclus avec le géant sud-africain.


L’Etat algérien pourrait faire valoir les nombreux avantages dont a bénéficié Orascom Telecom dès son entrée sur le marché algérien. Ayant acquis, en 2001, une licence pour une valeur de 737 millions de dollars, l’opérateur a rapidement acquis le statut de « success story » dans le marché algérien. Les malheurs ont commencé pour les Sawiris lorsqu’ils ont décidé de revendre les cimenteries – dont l’achat a été financé en grande partie par les banques publiques algériennes – à l’entreprise française Lafarge. Le coup de poker de Sawiris lui a valu les foudres de la Présidence.


Plus rien ne sera pareil : le gouvernement s’oriente vers un changement de cap économique. Les lois de finances complémentaires successives reviennent sur les largesses accordées aux investisseurs étrangers. Les médias et les hommes d’affaires étrangers auront beau crier au repli protectionniste, le gouvernement algérien refuse de faire marche arrière. En parallèle, le pouvoir semble vouloir mettre le holà dans le secteur des télécoms. L’Etat algérien compte, en effet, introduire la notion de « dominance » qui permettra notamment à l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) d’encadrer tout opérateur ou groupe d’opérateurs en situation de « monopole » pour favoriser une concurrence qui permettra, en principe, une meilleure offre au consommateur. Selon des informations publiées par El Watan, des sanctions – financières notamment – seront désormais appliquées aux opérateurs téléphoniques peu scrupuleux.


Source : Journal El Watan du 24/07/2010

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