dimanche 11 juillet 2010

La réussite sera « conditionnée » par la libération des ondes


Les antennes râteau ont presque disparu des toits algériens, et la réception télévisée se fait aujourd’hui en Algérie par parabole.



Le réseau terrestre analogique est réduit à sa plus simple expression, il est essentiellement concentré dans les zones reculées. Le lancement au Japon, puis en Europe, de la Télévision numérique terrestre (TNT) a relancé l’intérêt pour la diffusion sans obligation de passage par le satellite. La tentation de contrôle des contenus télévisuels est toujours présente y compris chez les régimes politiques ouverts. La TNT autorise « un contrôle » plus fort et plus présent que la diffusion par satellite. Cela ne peut qu’intéresser des pays où le champs audiovisuel est déjà fermé comme l’Algérie. Il y a deux ans, Alger a signé un contrat avec le groupe européen Eutelsat Communications qui gère 26 satellites, dont les 4 Atlantic Bird (AB).

La Télédiffusion d’Algérie (TDA) a loué les capacités de AB3, qui se caractérise par une couverture à super faisceau euroméditerranéenne et une autre à faisceau large pan atlantique qui englobe l’Afrique, les Amériques et l’Europe, pour assurer une diffusion d’un bouquet de la TNT. Pour l’heure, Canal Algérie, Algérie 3 et l’ENTV diffusent déjà en normes numériques sur AB3. L’avantage du satellite est qu’il permet de transmettre des multiplex de programmes vers les émetteurs de la TNT. Cela permet de desservir les foyers situés en dehors de la zone de couverture de la TNT par les réémetteurs terrestres. L’Algérie est en phase d’installation de ces stations. Des négociations sont menées actuellement avec des constructeurs étrangers, français notamment, pour parachever l’opération. Le marché est juteux à tous les niveaux, et cela intéresse des opérateurs étrangers compte tenu de l’importance du marché. Les Français semblent avoir une longueur d’avance sur les autres concurrents.

L’Institut national de l’audiovisuel de France a assuré plusieurs formations au personnel de TDA, mais au-delà des aspects purement techniques et commerciaux, le lancement de la TNT implique une volonté politique de libérer les ondes. Les fréquences libérées par la TNT permettent d’avoir un véritable champs audiovisuel, riche, diversifié et ouvert. Tous les pays qui ont opté pour la TNT, comme l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne ou l’Australie ont autorisé le lancement de nouvelles chaînes de télévision pour des publics variés. Dans ces pays, à démocratie établie, l’audiovisuel est ouvert à la concurrence et la liberté d’expression est garantie par la pratique et dans la loi. Malgré cela, les Etats, soucieux de garantir une plus grande diversité, ont encouragé des opérateurs nationaux à créer des chaînes thématiques qui s’intéressent à tout : de l’info en continu au jardinage en passant par le sport.

En Algérie, a comme l’impression que le gouvernement entend se contenter « d’un bouquet » public pour lancer la TNT en continuant à fermer le champs audiovisuel. Cette politique n’a été vue nulle part ailleurs. Il n’existe aucun débat avec les professionnels de l’audiovisuel sur l’importance d’adapter les normes TNT ni sur l’opportunité de permettre au pays de suivre un mouvement désormais universel, celui de l’ouverture des espaces médiatiques à l’expression plurielles. Rien. La TNT, comme les autres dossiers sensibles, est discutée en cercles verrouillés. La société qui, en dépit de toutes les restrictions, a adopté des formes multiples d’expression y compris les moins conventionnelles, n’aura certainement pas besoin du TNT qui recyclera le discours unique de l’ENTV. Elle n’aura pas besoin non plus de voir débarquer la TNT française avec des chaînes déjà reçues par satellite dans le pays. Aussi, si le projet TNT, défendu par les autorités, aura pour seule finalité de gaspiller de l’argent public, autant rester dans le schéma actuel. Là au moins, chacun trouvera son compte...



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La réussite sera « conditionnée » par la libération des ondes



Les antennes râteau ont presque disparu des toits algériens, et la réception télévisée se fait aujourd’hui en Algérie par parabole.



Le réseau terrestre analogique est réduit à sa plus simple expression, il est essentiellement concentré dans les zones reculées. Le lancement au Japon, puis en Europe, de la Télévision numérique terrestre (TNT) a relancé l’intérêt pour la diffusion sans obligation de passage par le satellite. La tentation de contrôle des contenus télévisuels est toujours présente y compris chez les régimes politiques ouverts. La TNT autorise « un contrôle » plus fort et plus présent que la diffusion par satellite. Cela ne peut qu’intéresser des pays où le champs audiovisuel est déjà fermé comme l’Algérie. Il y a deux ans, Alger a signé un contrat avec le groupe européen Eutelsat Communications qui gère 26 satellites, dont les 4 Atlantic Bird (AB).

La Télédiffusion d’Algérie (TDA) a loué les capacités de AB3, qui se caractérise par une couverture à super faisceau euroméditerranéenne et une autre à faisceau large pan atlantique qui englobe l’Afrique, les Amériques et l’Europe, pour assurer une diffusion d’un bouquet de la TNT. Pour l’heure, Canal Algérie, Algérie 3 et l’ENTV diffusent déjà en normes numériques sur AB3. L’avantage du satellite est qu’il permet de transmettre des multiplex de programmes vers les émetteurs de la TNT. Cela permet de desservir les foyers situés en dehors de la zone de couverture de la TNT par les réémetteurs terrestres. L’Algérie est en phase d’installation de ces stations. Des négociations sont menées actuellement avec des constructeurs étrangers, français notamment, pour parachever l’opération. Le marché est juteux à tous les niveaux, et cela intéresse des opérateurs étrangers compte tenu de l’importance du marché. Les Français semblent avoir une longueur d’avance sur les autres concurrents.

L’Institut national de l’audiovisuel de France a assuré plusieurs formations au personnel de TDA, mais au-delà des aspects purement techniques et commerciaux, le lancement de la TNT implique une volonté politique de libérer les ondes. Les fréquences libérées par la TNT permettent d’avoir un véritable champs audiovisuel, riche, diversifié et ouvert. Tous les pays qui ont opté pour la TNT, comme l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne ou l’Australie ont autorisé le lancement de nouvelles chaînes de télévision pour des publics variés. Dans ces pays, à démocratie établie, l’audiovisuel est ouvert à la concurrence et la liberté d’expression est garantie par la pratique et dans la loi. Malgré cela, les Etats, soucieux de garantir une plus grande diversité, ont encouragé des opérateurs nationaux à créer des chaînes thématiques qui s’intéressent à tout : de l’info en continu au jardinage en passant par le sport.

En Algérie, a comme l’impression que le gouvernement entend se contenter « d’un bouquet » public pour lancer la TNT en continuant à fermer le champs audiovisuel. Cette politique n’a été vue nulle part ailleurs. Il n’existe aucun débat avec les professionnels de l’audiovisuel sur l’importance d’adapter les normes TNT ni sur l’opportunité de permettre au pays de suivre un mouvement désormais universel, celui de l’ouverture des espaces médiatiques à l’expression plurielles. Rien. La TNT, comme les autres dossiers sensibles, est discutée en cercles verrouillés. La société qui, en dépit de toutes les restrictions, a adopté des formes multiples d’expression y compris les moins conventionnelles, n’aura certainement pas besoin du TNT qui recyclera le discours unique de l’ENTV. Elle n’aura pas besoin non plus de voir débarquer la TNT française avec des chaînes déjà reçues par satellite dans le pays. Aussi, si le projet TNT, défendu par les autorités, aura pour seule finalité de gaspiller de l’argent public, autant rester dans le schéma actuel. Là au moins, chacun trouvera son compte...


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