dimanche 15 février 2009

Pas d’ouverture du capital d’Algérie Telecom

Annoncée en grande pompe puis mise en veilleuse, l’ouverture du capital d’Algérie Télécom semble être définitivement abandonnée par l’Etat algérien.


C’est du moins ce qu’a annoncé Moussa Benhamadi, PDG du Groupe Algérie Télécom à la radio nationale (Chaîne III). "Pas de privatisation et pas d’ouverture du capital", tels sont les propos tenus lors de cette émission. L’ouverture du capital était évoquée depuis plusieurs années. Une quarantaine d’opérateurs étrangers dont France Télécom étaient intéressés par une prise de participation dans le capital de l’opérateur historique de téléphonie en Algérie. Moussa Benhamadi avait déclaré auparavant que cette opération n’interviendra pas avant "deux ou trois ans. Elle est à prendre avec des pincettes. Elle est loin d’être aisée a fortiori lorsque des questions de souveraineté nationale viennent s’y greffer". Il a exprimé ses réserves et qu’il était plutôt favorable à améliorer les résultats du groupe pour anticiper la venue d’autres groupes dans notre pays. Aujourd’hui, il reste convaincu que "cette ouverture du capital ne se justifie plus maintenant. Nous avons les moyens pour nous développer seuls". Rappelons que cette opération s’inscrit dans le cadre de la déclaration de politique sectorielle approuvée par le gouvernement en 2000 et elle a été accompagnée par la banque d’affaires Santander. L’un des objectifs était d’introduire de nouvelles techniques de management et de marketing utilisées par les opérateurs internationaux et de bénéficier du savoir faire managérial et technologique du partenaire stratégique retenu. Boudjemaâ Haïchour, ex-ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication, avait toujours assuré qu’ouverture du capital ne signifie nullement licenciements ou mise à l’écart de ceux qui ont "bâti” Algérie Télécom. Comment les travailleurs et surtout les syndicalistes ont-ils été rassurés ? Avant, on confondait (à tort ou à raison) ouverture du capital et privatisation. On leur aurait tout simplement signifié que l’Etat n’abandonnera pas son opérateur et qu’il restera actionnaire majoritaire avec tous ses pouvoirs actuels. Ainsi après l’écart de cette éventualité, Algérie Télécom est maintenant pleinement engagée dans des chantiers importants tels que rattraper le retard du fixe et l’introduction massive de l’ADSL (internet haut débit). La téléphonie fixe compte 3,2 millions d’abonnés et l’objectif est d’atteindre, à moyen terme, 6 millions de lignes.


Source : Journal El Wattan du 16/02/2009

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