lundi 26 janvier 2009

Pillage de câbles : Un phénomène qui prend de l’ampleur

Les actes relatifs aux vols de câbles contenant du cuivre deviennent de plus en plus récurrents, tant les différentes plaintes émanant des sociétés victimes de ce phénomène n’aboutissent que rarement.



Parmi les sociétés victimes de ces actes, l’on cite à titre d’exemple Algérie Télécom, spécialisée notamment dans la téléphonie fixe et les nouvelles technologies de la communication. Dans ce sens et durant l’année écoulée, l’entreprise en question a été confrontée à 58 cas de vols représentant 10 469 m de câbles d’une valeur de 9 millions de dinars. C’est surtout le quartier de Beni Mered qui est le plus touché par ce phénomène, nous dit-on. « Et pourtant, ces câbles sont d’utilité publique et le bien de tout le monde. D’ailleurs, beaucoup de gens sont pénalisés suite à ces vols, et demeurent privés d’une ligne téléphonique opérationnelle », nous dira Mohamed Lababou, directeur d’Algérie Télécom de Blida. Ce dernier, qui nous a signifié que le phénomène est préoccupant, tant pour l’entreprise que pour le simple abonné, appelle les associations de quartiers à s’impliquer davantage, afin de surveiller au maximum les câbles et d’alerter les services concernés en cas de suspicion. « On ne peut pas mettre un gendarme devant chaque câble », ironisera-t-il. Le pic des vols de câbles a été enregistré durant le mois de janvier 2008 avec 12 cas signalés, 2760 m de câble ont été volés, portant ainsi un préjudice à l’entreprise estimé à 2 049 929 DA, uniquement durant ce mois. L’existence de ce phénomène d’une telle ampleur à Blida s’explique par la matière avec laquelle sont fabriqués ces câbles. Il s’agit de cuivre, un matériau cher et très demandé. Les voleurs, nous dit-on, travaillent, notamment, en étroite collaboration avec des réseaux spécialisés dans les produits ferreux et non ferreux. Ils cèdent aussi leur produit sur le marché parallèle local. « Nous avons déposé plusieurs plaintes auprès de la gendarmerie et de la police. En vain. Nous avons même sollicité le wali de Blida à travers des requêtes, mais le phénomène persiste toujours », affirmera, pour sa part, Mlle Benblidia, juriste au sein de l’entreprise Algérie Télécom à Blida.

Des voleurs difficiles à appréhender

Notre interlocutrice nous fera savoir que les rares arrestations se font généralement au niveau des barrages, lorsque les éléments de la police ou de la gendarmerie trouvent chez les personnes contrôlées des câbles acquis sans factures. « A part la grande opération coup-de-poing qui a eu lieu, il y a quelques années, dans la commune de Oued El Alleug où un grand hangar servait de dépôt pour le stockage de câbles volés, aucune autre opération de ce genre et de grande envergure n’a eu lieu à ce jour. » Par ailleurs, Mlle Benblidia évoque un autre problème préjudiciable pour la société qu’elle représente, à savoir le « saccage » des câbles souterrains contenant de la fibre optique par des entrepreneurs lors des différents travaux. Ces derniers, une fois sur chantier, ne sollicitent jamais les services d’Algérie Télécom pour avoir le tracé des câbles souterrains afin d’éviter de les endommager. Elle nous fera savoir aussi que plus de 50 accidents de ce genre ont eu lieu durant l’année 2008. Cela cause souvent des coupures de liaisons téléphoniques inter-wilayas, tandis que des institutions, comme le siège de la wilaya de Blida, se retrouvent parfois « isolés », ne pouvant même plus entrer en contact avec leur ministère de tutelle. « Même le service internet, appelé le 1515, devient aussi défaillant. Joindre des opérateurs de la téléphonie mobile à partir du fixe relève parfois de l’impossible, ce qui cause ainsi des manques à gagner inestimables pour nous, les particuliers, les administrations, les opérateurs téléphoniques… », ajoutera Mlle Benblidia. A préciser enfin, que l’entreprise Algérie Télécom s’avère ne pas être la seule victime de ces pillages, puisque la SNTF et Sonelgaz, entre autres, sont aussi confrontées au pillage de leur bien, tandis que la grande victime demeurera toujours le simple citoyen…


Source : Journal El Watan du 27/0/2009

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