Le gouvernement marocain a renoncé à vendre 7% de son capital dans l’opérateur de téléphonie Maroc Télécom. L’opération devait aider à réduire le déficit budgétaire estimé à 17 milliards de dirhams pour 2011. Le gouvernement marocain a finalement renoncé. Apparemment sur les conseils d’une mission du FMI qui a préconisé que l’Etat se finance sur le marché local.
Machine arrière toute
Au sein de l’opposition parlementaire, cette opération était considérée comme un bradage des « ’les bijoux de famille » par l’Etat en vue d'obtenir des liquidités. C’est notamment le cas du PJD, parti d’obédience islamiste, et dont un des membres influents, Lahcen Daoudi, a refusé qu'on brade Maroc Telecom, "un fleuron de l'économie nationale". Vendredi 12 août la décision tombe : le ministère des Finances a notifié aux sociétés financières invitées à soumissionner, conseiller et diriger la vente de 7% du capital de Maroc Telecom que l'offre, lancée le 18 juillet, avait été annulée. Que s’est-il passé pour que le gouvernement, à la recherche de gisements financiers pour réduire ses déficits budgétaires et concrétiser ses promesses de création de 1200 postes de travail, fasse machine arrière ? La réponse est dans le communiqué du 2 Août du département de M. Mezouar. « Cette opération de cession ne sera effectivement concrétisée que si les conditions de marché le permettent… et ce à l'instar de la mission de conseil et de placement d'une tranche maximale de 8% du capital de Maroc Telecom lancée en 2010 qui n'avait pas été mise en œuvre’’. Pour la deuxième fois en une année, le gouvernement marocain revient de fait sur sa décision de cession d'une partie de ses 30% dans le capital d'Itissalat Al-Maghrib (Maroc Télécom), le reste étant détenu à raison de 53% par Vivendi Universal, 17% constituant le flottant en bourse de Casablanca et Euronext-Paris. Cette décision, qui a fait remonter le titre à la bourse de Casablanca, intervenait juste après le passage de la mission du FMI qui a établi les conclusions préliminaires des consultations de 2011 pour le Maroc. Ses conclusions portent sur les efforts à déployer par le Maroc pour augmenter les recettes pendant la deuxième partie de l'année et devraient permettre une augmentation du recouvrement des recettes de 1% du PIB par rapport au budget 2011. Par conséquent, les recettes totales devraient se maintenir au même niveau qu'en 2010, à environ 25% du PIB. Le message du FMI aura été bien reçu par les autorités financières marocaines : mobiliser davantage les ressources locales, réduire les déficits et poursuivre l’opération privatisation.
La piste locale
Avec l'annulation de cette opération, l’orientation est claire pour le ministère de l’économie et des finances : se rabattre sur le marché intérieur de la dette pour subvenir à ses besoins. ‘’Nous pensons que cette annonce devrait revigorer les levées nettes du Trésor pour ce troisième trimestre 2011. L'argentier de l'État renouerait ainsi avec le financement intérieur, surtout qu'une sortie à l'international est peu probable, compte tenu des perturbations qui jalonnent le périmètre financier mondial’’, estime le Département recherche et analyse de la Banque des marchés et d'investissement d'Attijariwafa bank. Côté privatisation, une cagnotte de 9 milliard de dirhams devrait être engrangée par la vente d’autres entreprises publiques à la fin de 2011. Maroc Telecom a réalisé au premier semestre 2011 un résultat net part du groupe de 3,985 milliards de dirhams (MMDH), en baisse de 10,3 pc par rapport à l'année précédente.
Source : Maghreb Émergent au 16/08/2011
1 commentaire:
Article trés interessant, merci
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