La création d’une banque postale et d’une filiale dédiée à la téléphonie mobile et le développement du service universel figurent parmi les projets d’Algérie Poste, en quête de nouveaux revenus.
Une situation déficitaire est impossible à envisager pour l’établissement public à caractère industriel et commercial Algérie Poste qui célèbre son dixième anniversaire, devenant un puissant organisme financier avec une clientèle estimée à 13,5 millions de personnes. «Je ne peux pas accepter l’idée de déficit», a déclaré hier le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC), lors de l’inauguration du nouveau siège social de l’entreprise à Bab Ezzouar. Certes, Algérie Poste bénéficie d’une subvention de l’Etat dans le cadre de son programme d’investissement, à hauteur de 3 milliards de dinars par an. Un programme d’investissement qui concerne l’élargissement du réseau (comptant actuellement près de 4 000 établissements postaux et 10 623 guichets), l’ouverture de nouveaux bureaux de proximité (une centaine en voie de l’être) et l’élargissement des prestations de monétique (près de 6 millions de cartes CCP déjà distribuées et 700 GAB installés). Néanmoins, Moussa Benhamadi a estimé que cette Epic ne peut pas toujours dépendre du Trésor public et doit trouver des sources de revenus autres. Et même si Algérie Poste a «déboursé », en 2011, plus de 2 500 milliards de dinars (l’équivalent de 25 milliards d’euros), des liquidités «sorties» des guichets et bureaux selon le ministre. Sur ce montant, l’on indique qu’Algérie Poste a «collecté» plus de 30%, soit 700 milliards de dinars, et que la Banque d’Algérie a contribué à hauteur de 18 milliards d’euros. De par son statut, Algérie Poste n’est pas éligible au statut d’émetteur obligataire ou cotée en Bourse. En quête justement de nouvelles ressources financières, Algérie Poste mise sur le développement du service universel, un dossier au niveau de l’Autorité de régulation, selon M. Benhamadi. A ce propos, le ministre a indiqué que la nouvelle loi régissant les télécommunications et qui devrait être promulguée dans quelque temps devrait consacrer l’exclusivité du service universel à Algérie Poste, afin de lui permettre de se financer, notamment grâce aux cotisations des opérateurs, même si l’entreprise bénéficie maintenant du financement public, étant de «son droit», selon M. Benhamadi. Voire, Algérie Poste se projette dans d’autres créneaux, en attente d’ancrage juridique et technique. Ainsi, la création d’une banque postale, une «sorte de mutuelle», selon les propos de Moussa Benhamadi, est envisagée à terme. En cours de maturation au niveau des services du gouvernement, ce projet vise à mettre en place une coopérative de crédit au profit des titulaires. Il est également question de la création par Algérie Poste d’une filiale dédiée à la téléphonie mobile, à travers la mise en œuvre du MVNO (Mobile Virtual Network Online). Objectif, permettre à Algérie Poste de devenir le quatrième opérateur dans ce domaine mais un opérateur «virtuel ». En ce sens, cette filiale signera un accord commercial avec Mobilis pour l’utilisation de ses réseaux et acheter des volumes de minutes, dans le cadre d’un business plan et des offres adaptées et ciblées. Par ailleurs, Moussa Benhamadi a indiqué que le développement de la connexion internet par fibre optique (LFTT), un projet pilote, est contraint par une question de coût, l’abonnement représentant 4 500 dinars par mois. En ce sens, le MPTIC compte sur un accord avec le ministère de l’Habitat pour relier les constructions futures en fibres optiques et contribuer à réduire ce coût.
Chiffres sur le trafic postal :
13,5 millions de comptes CCP et 333 millions d’opérations par an.
5 816 691 millions de porteurs de cartes de retrait CCP.
Plus de 10 millions de commandes de chèque/an.
7,2 millions de consultations de relevé par internet.
3,9 millions de comptes CNEP et 2,5 millions d’opérations.
700 guichets automatiques GAB.
200 millions de postes aux lettres et 523 000 colis/an.
Moyenne de 70 000 recharges Racimo/mois.
33,3 milliards de dinars d’opérations débits-crédits CCP.
18,7 millions de transactions monétiques/an.
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