La cession à l’Etat de 51% voire plus d’Orascom Télécom Algérie (OTA –Djezzy) est négociée avec le propriétaire de l’entreprise, le russe Vimpelcom, a affirmé hier Moussa Benhamadi qui a tenu à rassurer les travailleurs de l’opérateur de téléphonie mobile sur leur maintien.
Répondant du tic au tac à Naguib Sawiris, ancien propriétaire d’OTA via la holding Orascom Télécom et favorable à une solution arbitrale internationale, le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication a estimé hier que le magnat égyptien «est responsable de ses propos. Libre à lui de marchander ce qu’il veut marchander». Pour Moussa Benhamadi, le nouveau propriétaire a agréé l’ouverture de négociations sur la cession de Djezzy et la loi le lui permet. Ainsi, l’Etat algérien négocie cette cession avec le propriétaire russe, affirme Moussa Benhamadi, suite à la signature récente d’un mémorandum d’entente entre les deux parties. Voire, l’Algérie négocie la cession de 51% et peut-être plus, laisse entendre le MPTIC qui précise que les discussions sont pilotées par un comité spécialisé composé de représentants du ministère des Finances et de l’opérateur russe. Tout en précisant que les modalités de la cession dont le pourcentage et le prix restent à discuter et à définir, Moussa Benhamadi a tenu néanmoins à rassurer le management et les travailleurs de l’entreprise Djezzy sur leur maintien. Dans la mesure où Djezzy a permis à l’Algérie d’avoir «une carte de visite dans le monde des télécoms et des compétences de haut niveau», dira le ministre des TIC. Ce dernier, qui relève que «99% des cadres d’OTA sont algériens», précisera ainsi que le management et l’effectif de Djezzy seront maintenus après la cession. «Il n’est pas question de remettre en cause ces travailleurs », affirme M. Benhamadi qui précise que l’accord signé préserve le management actuel et sa «stabilité» et au regard des performances réalisées par l’opérateur, une «référence» selon lui.
Qu’OTA «fasse des efforts» pour régler ses problèmes
Tout en prenant acte que Djezzy a apuré son endettement fiscal, Moussa Benhamadi a précisé que le différend avec le Banque d’Algérie, «souveraine» dans ses décisions et mesures conservatoires et qui interdit à OTA d’opérer dans le commerce extérieur, ne relève pas de ses prérogatives. Toutefois, «rien n’empêche » Djezzy de s’équiper auprès de fournisseurs d’équipements et prestataires algériens, observe Moussa Benhamadi. Ce dernier, qui explique, par ailleurs, le report du lancement de la téléphonie mobile de troisième génération, annoncé imminent mais attendu au plus tard à la fin du premier semestre 2012 , par la situation fiscale et commerciale de Djezzy. Dans la mesure où tout soumissionnaire doit présenter des documents et un «quitus» pour pouvoir être éligible à l’appel d’offres, et que Djezzy n’était pas alors en situation, le report du processus de la 3G était prévisible, expliquera Moussa Benhamadi, soucieux de ne pas discriminer un opérateur de taille. Pourtant, le MPTIC accorde encore «un mois» à l’opérateur qui doit faire «des efforts» en vue de régler tous ses problèmes. Sinon, le processus continuera outre, menace Benhamadi.
Source : Quotidien Le Soir d'Algérie du 15/01/2012
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