samedi 14 janvier 2012

ACCORD ENTRE VIMPELCOM ET L'ETAT ALGÉRIEN : Quand Sawiris crache dans la soupe

L'homme d'affaires a anéanti l'espoir de faire fructifier ses affaires en Algérie.

Le succès des négociations entre l'Algérie et le Groupe russe Vimpelcom pour le rachat de 51% du groupe Orascom Telecom Algérie est resté en travers de la gorge de Naguib Sawiris, ancien propriétaire de l'entreprise à capitaux égyptiens.

Ses déclarations récentes à Al Jazeera visent, sans aucun doute, à tenter d'empêcher l'opération d'arriver à son terme. Le magnat de la finance ne se limite pas à aborder des questions strictement économiques. Il se permet même des jugements politiques sur le pouvoir en Algérie. Il n'hésite pas à attaquer le président de la République, alors qu'il n'y a pas longtemps il a tout tenté auprès de lui pour être reçu en audience. Privilège qui ne lui a jamais été accordé. Les propriétaires de Vimpelcom ont, par contre, été reçus par le ministre des Finances, Karim Djoudi, ce qui a été interprété comme un affront par Sawiris. Ce dernier va trop loin en assimilant le pouvoir algérien à ce qu'ont connu la Tunisie et l'Egypte, voire la Libye.
En proférant de telles accusations, Sawiris ne fait pas honneur à la race des investisseurs du Moyen-Orient. En outre, il n'anéantit pas seulement ses chances de faire fructifier ses autres affaires en Algérie, mais il réduit à néant les chances des autres hommes d'affaires qui aimeraient s'installer au pays.

Orascom dispose d'un projet ammoniac et urée dans la zone industrielle d'Arzew. Orascom Construction industrie devait commercialiser les produits en Algérie et à l'étranger à travers Sorfert en partenariat avec Sonatrach (49%). La Sorfert a été créée le 19 mars 2007. Une cimenterie était aussi construite en Algérie avant d'être cédée à des Français avec un confortable bénéfice. C'est la même opération que Sawiris veut rééditer en multipliant les déclarations pour faire entrave au projet d'accès de l'Algérie au capital d'OTH.


Lors de son intervention dans l'émission «Bila Houdoud» de la chaîne Al Jazeera, l'homme d'affaires devait se limiter à commenter l'actualité politique en Égypte où il a créé un parti. Mais il en a profité pour tenir des propos très durs à l'égard de l'Algérie et de ses dirigeants. Il estime qu'il avait une société très prospère en Algérie et qu'elle est devenue le premier employeur du pays. Il pense qu'on lui a imposé des impôts injustifiés à cause d'une situation de haine et de jalousie et toute l'affaire lui a fait perdre 7 milliards de dollars.


Naguib Sawiris a fini par payer les arriérés d'impôts mais il se tait sur les profits transférés à partir de l'Algérie durant toutes les années pendant lesquelles sa compagnie a bénéficié des avantages accordés par le gouvernement algérien.


Sa filiale algérienne Djezzy était la plus rentable de tout le groupe. Il compte continuer à tirer profit de sa présence en Algérie. D'ailleurs, la solution amiable avec Vimpelcom ne semble pas arranger ses affaires. Depuis le début du conflit, l'Égyptien était favorable à une procédure d'arbitrage international contre l'État algérien.


Une option que le nouveau propriétaire russe de Djezzy n'a pas retenue puisqu'il a opté pour un partenariat avec l'État algérien en cédant 51% du capital de sa filiale. Pour Naguib Sawiris, l'arbitrage international aurait pu lui offrir l'occasion de récupérer une bonne somme d'argent, nettement plus que ce qu'il peut espérer de la transaction en préparation. En proposant l'arbitrage international, il aurait remporté une victoire psychologique car ce serait un désaveu pour la procédure lancée par l'Algérie.

Récemment, il avait déclaré sur une chaîne de télévision arabe que sans les blocages en Algérie, c'est lui qui aurait racheté Vimpelcom et non l'inverse. Rien ne l'a empêché de régler ses problèmes avec le fisc dans la discrétion. Mais il a préféré faire état de son différend en rendant la procédure publique.


Même le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait dit que l'Algérie n'aurait jamais divulgué les dessous du conflit.

Source : Quotidien l'Expression au 14/01/2012

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