Nous apprenons, de sources très bien informées et proches du dossier, que l’Appel d’Offres (AO) international pour la 3ème licence téléphonique en Tunisie, pourrait être lancé, dès février prochain. La licence à accorder, devrait aussi être pour la téléphonie fixe et la téléphonie mobile 3G.
Cet AO intervient après une demande, plusieurs fois répétée et plusieurs fois refusée, faite par le second opérateur GSM de la place Tunisiana d’accéder au 3G au nom de la parité dans la concurrence entre les 3 opérateurs, Tunisie Télécom, Orange et Tunisiana. Une procédure maintenant considérée comme erronée. Il intervient aussi après l’accession de Tunisie Télécom à la 3G sans passer par l’AO, mais sur un marché de gré à gré, Etat tunisien-TT, fait au motif que la 3G n’était qu’une extension de la 2G.
Il intervient, en dernier lieu, après qu’une étude a été faite par un bureau étranger sur demande de l’INT (Instance Nationale des Télécommunications), sur l’opportunité d’un tel appel d’offres et la capacité du marché à créer le besoin et à l’absorber pour garantir sa rentabilité pour l’opérateur qui remportera l’appel d’offres. C’est suite aux recommandations de cette étude que la décision a été prise de lancer la 3ème licence 3G.
Cette nouvelle licence, que l’ancien ministère des Finances a estimée dans la présentation de la loi de Finance 2011 à un minimum de 100 MDT, aura cette fois une particularité, affirment nos sources. Elle inter-réagit avec la situation politique en Tunisie. L’une des plus importantes conditions qui y sera mise, à côté des conditions technique et financière, sera celle de la capacité du candidat à éviter l’approfondissement de la fracture numérique et à garantir une couverture régionale et de qualité, dans les régions déshéritées, plus spécialement et dans les délais les plus serrés. Une condition qui sera bien notée.
Cet appel d’offres pour une 3ème licence 3G et fixe, sera ouvert à toutes les candidatures de tous les pays, voisins et d’ailleurs. Il n’en profitera pas moins à l’actuel et unique opérateur qui ne dispose pas toujours de la 3G, Tunisiana. Selon les professionnels du secteur, le premier opérateur privé tunisien en téléphonie mobile dispose, en effet, de plusieurs atouts qui pourraient le privilégier dans cet appel d’offres.
Le premier atout sera indubitablement l’infrastructure de base dont dispose déjà Tunisiana et le taux de couverture qui touche désormais toutes les régions de la Tunisie. Dans son dernier rapport (l’année 2010) à propos de la qualité des services de Tunisiana, l’INT indique que «l’indice d’accessibilité au réseau de Tunisiana, qui est de 95 %, reste encore loin des 98 % demandés. Ce taux est revenu, sur les routes du pays, de 96 % en 2009 à 93 %, en 2010».
Le second atout sera certainement l’importante base de données clients dont dispose déjà Tunisie Télécom. Selon le dernier rapport de l’INT, Tunisiana avait 53 % du marché de la téléphonie mobile en Tunisie. A fin octobre 2011, Tunisiana comptait plus de 6,4 millions d’abonnés contre 4,3 millions pour Tunisie Télécom et presqu’un million pour Orange. Cette domination du marché du Mobile par Tunisiana et l’importante rentabilité dont elle tire, suppose une parfaite maîtrise de ce marché et lui donne plus de chances pour remporter la 3ème licence.
Pour le marché de la 3G, il faut préciser que Tunisie Télécom avait alors payé sa 3G à 80 millions USD ou 116 MDT au prix du Dollar à l’époque. A fin octobre 2011, l’opérateur public n’arrive cependant pas encore, selon nos informations, à rattraper son retard, par rapport à Orange, dans ce segment de la 3G. A cette date, le marché de la 3G comptait en effet, 192 mille 676 lignes entre les seules mains d’Orange Tunisie. A cela et toujours uniquement chez Orange Tunisie, il faudra ajouter les 15.614 clients en lignes fixes par la 3G.
Face à cette licence, Tunisiana a cependant aussi de sérieux défis à relever. Le plus important, selon les professionnels, sera ce qui est appelé dans le jargon des télécom, le «back-hauling» ou l’action de collecter et de ramener le trafic vers son réseau et ce qui lui demandera nécessairement une action de redimensionnement de son propre réseau. Gageons cependant qu’elle y arrivera.
Source : African Manager au 30/01/2012
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire