Le feuilleton Djezzy, qui a toutes les apparences d’un imbroglio politico-juridique à rebondissements, montre à quel point nos responsables ont fait preuve d’un amateurisme affligeant dans la gestion de ce dossier qui exige un savoir-faire technique de pointe plutôt que des positions et des déclarations dégoulinant de patriotisme puéril.
Cela fait en effet des mois et des mois que, Premier ministre, ministre des Finances, ministre de la Poste annonçaient que l’État algérien, fort de sa cagnotte en pétrodollars et de son droit de préemption, allait racheter cette entreprise. “Simple affaire”, s’imaginaient, dans leur insondable candeur, ces responsables qui refusaient même de reconnaître le statut d’interlocuteur à l’opérateur russe Vimpelcom, alors qu’ils venaient d’acquérir en toute légalité la majorité des parts d’OTH de l’Égyptien Naguib Sawiris, désespéré de trouver un accord à l’amiable avec les Algériens. Que de temps perdu !
Que d’argent gaspillé pour les honoraires des bureaux de consulting inutiles ! Pour quel résultat ? Tout cela montre, à l’évidence, la méconnaissance parfaite des mécanismes boursiers et des rouages du droit commercial par les responsables en charge de la gestion de ce dossier qui a pourtant valeur de test politique pour la visibilité de notre économie vis-à-vis de l’étranger.
Après tant d’errements et de contorsions dus à l’incompétence que ne peut cacher “le patriotisme économique”, nous avons appris hier que les deux parties (l’État algérien et l’opérateur Vimpelcom) ont signé un protocole d’accord. Enfin ! Cet accord définit les parts, selon la règle du 51/49. Mais, on peut considérer que c’est déjà une avancée dans la voie d’un règlement pragmatique et rationnel de ce dossier. En attendant l’ouverture du fameux data show qui permettra à la partie algérienne d’accéder à des données confidentielles, nécessaires à l’évaluation de Djezzy. Espérons que les choses vont aller très vite, maintenant que la perspective est dégagée. Il y va de la pérennité de cette entreprise à qui les Algériens doivent la démocratisation du téléphone portable. Il faut le reconnaître.
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