jeudi 26 janvier 2012

L’Armée appelée à accepter le remodelage du spectre de fréquences GSM


Le développement de la téléphonie mobile en Algérie est entravé, en partie, par « la mauvaise gestion » du spectre des fréquences, estime Ahmed Hamoui , expert en télécommunications. Pour régler ce problème, il faut, selon lui, aller vers un remodelage du système d’utilisation du spectre. Cela nécessite que l’armée, la police et les Douanes libèrent les fréquences dont elles n’ont pas besoin.

Les trois opérateurs de téléphonie mobile en Algérie (Mobilis, Djezzy et Nedjma) sont confrontés à des difficultés pour l’acquisition de nouvelles fréquences spécifiques au trafic GSM. Dans la bande des 900 MHz, il a été assigné à chacun d’eux 40 canaux de 200 Khz de largeur, où « il n’y a pas de possibilité d’extension », explique Ahmed Hamoui, expert en télécommunications et ancien directeur de l’Agence nationale des fréquences (ANF). Dans la bande des 1800 MHz, ils ont chacun 30 canaux de 200 KHz (une bande duplexée de 6MHz).

Les besoins de développement de ces opérateurs exigent l’utilisation de nouvelles fréquences. Or, l’ARPT répond, le plus souvent, négativement à leurs demandes arguant de ce que les fréquences demandées ne sont pas disponibles et leur en propose d’autres, qui nécessitent l’utilisation de relais pour couvrir de longues distances. Ces relais leur imposent de dépenser davantage d’argent dans les installations.

Autre détail rappelé par Ahmed Hamoui : l’ARPT ne décide que théoriquement de l’assignation des fréquences. Les décisions réelles se prennent au niveau de l’ANF, une entité qu’il a eu à diriger entre 2003 et 2004. D’après lui, la saturation est le résultat de « la mauvaise gestion » du spectre des fréquences. Il a laissé entendre que l’armée, la Direction générale de la sûreté nationale, les Douanes et bien d’autres institutions doivent « libérer » les fréquences dont ils n’ont pas vraiment besoin.


10 millions de dinars pour chaque canal assigné


Pour cet expert qui travaille actuellement comme conseiller auprès de Nedjma, « il faut aller vers un remodelage du système d’assignation du spectre des fréquences ». Cette opération « complexe » devrait être menée par un groupe de spécialistes qui ont fait leurs preuves dans le domaine et, bien évidemment, « en accord avec l’armée ».

Les ennuis des opérateurs avec l’ANF ne s’arrêtent pas là. Pour chaque assignation, l’opérateur de téléphonie mobile doit s’acquitter d’une redevance annuelle de 10 millions de dinars auprès de l’ARPT. Selon les estimations d’Ahmed Hamoui, les trois opérateurs qui détiennent chacun 70 canaux ont dû payer près de 20 milliards de dinars depuis l’octroi de la première licence algérienne de téléphone mobile, en 2001. Cela sans compter les redevances dues aux fréquences supplémentaires.

La location des canaux GSM est « très chère ». L’ancien DG de l’ANF assure que si le gouvernement accepte d’en baisser les tarifs, les opérateurs feront de même pour les prix des communications.

Source : Maghreb Émergent au 26/01/2012

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