Un consortium d’entreprises web dont Facebook, Google, Bing et Yahoo se sont jointes à l’Internet Society pour le « World IPv6 Launch Day« . C’est donc le 6 juin 2012 qu’une bonne partie du web devrait devenir navigable grâce au protocole IPv6. Retour sur l’histoire de l’IP ou Internet Protocol et son système d’adressage.
Que sont les adresses IP et pourquoi faut-il changer de protocole ?
Sur le réseau d’ordinateurs nommé Internet, comme dans une ville, si vous voulez trouvez une personne en ayant pour information initiale son nom, vous regardez dans l’annuaire et vous vous rendez à son adresse. C’est exactement la même chose sur le web, tout appareil connecté à Internet (ordinateur, téléphone portable en 3G, serveur…) est donc repéré sur le réseau par une adresse unique, l’adresse IP et c’est grâce à ces adresses que les machines communiquent.
L’histoire commence en 1977, quand Vint Cerf, le manager du programme ARPA Internet research, décide de coder ces adresses sur 32 bits de donnée (32 0 ou 1 consécutifs). Qui aurait cru à l’époque que les 4.294.967.296 (232) d’adresses qu’il est théoriquement possible de référencer comme ceci ne seraient pas suffisantes. Le chiffre 4 milliards d’adresses est d’ailleurs à nuancer car dans les faits une partie de ces adresses ne peuvent être utilisées étant réservées pour des utilisations différentes soit les réseaux locaux soit les adresses de diffusion multicast.
Dans tous les cas, vu la multiplication des appareils connectés sur le réseau et notamment l’avènement des smartphones, le problème de la pénurie d’adresse se pose. Ce problème n’étant pas nouveau des méthodes de contournement ont été mise en place comme les NAT qui « cachent » un sous-réseau d’ordinateurs dernière une seule adresse IP. Par exemple votre tablette et votre smartphone tous les deux connectés en Wifi sur votre Box n’utilisent en fait qu’une adresse IP pour le monde extérieur et une adresse locale chacun pour être identifiés par la box.
Les sites web se regroupent aussi par plusieurs sur une seule adresse IP, Eric sera ravi d’apprendre par exemple que le serveur de Presse-citron héberge également celle d’un site de vente de voitures aux Etats-Unis .
Néanmoins, ces solutions étant compliquées à mettre en place à grande échelle, et ne résolvant pas totalement le problème sur le long terme, il a été décidé de développer dès les années 90 une nouvelle version du protocole, IP version 6 (et oui, il y a eu une version 5) . Au lieu de 32, ce sont 128 bits qui sont utilisés pour ces adresses soit 2128 ou 340 milliards de milliards de milliards d’adresses… un peu d’air donc.
Que va-t-il se passer le 6 juin ?
Normalement ? Absolument rien pour les utilisateurs. En fait une journée de test IPv6 avait déjà été mise en place par Google et d’autres le 8 juin dernier et tout s’est bien passé. En fait les principaux changements ont déjà été mis en place pour cette transition aussi bien sur les serveurs que sur vos ordinateurs dont les cartes réseaux sont dans la vaste majorité IPv6 compatibles.
D’un point de vue technique, la différence sera celle-ci : les sites webs ont donc une adresse IP mais vous ne tapez (généralement) pas directement ces chiffres dans votre navigateur (pourtant ça marche très bien 87.98.158.229. Vous tapez donc le nom du site. Le système d’annuaire qui va vous donner l’adresse correspondante sur laquelle vous connecter s’appelle DNS (Domain Name System). Eh bien à partir du 6 juin 2012, en tapant Google.fr par exemple, en plus de retourner l’adresse 209.85.147.94, une autre en version IPv6 sera accessible.
Dans un premier temps les deux systèmes resteront en parallèle et probablement d’ici quelques années IPv6 deviendra l’écrasante majorité des adresses servies sur le web… tout ça pour regarder des vidéos de chats sur Youtube
Source : Presse Citron au 18/01/2012
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