L’Algérie reste à la traîne en termes de technologies de l’information et de la communication (TIC).
C’est là le constat qui ressort de la 5e session du Forum d’Alger, conjointement organisé par le cabinet Emergy et le quotidien Liberté sous le thème “TIC, une arme décisive pour la compétitivité de l’économie algérienne dans un monde turbulent”, a vu la présence de plusieurs responsables d’institutions en relation avec cette problématique, telles qu’Algérie Télécom, Algérie Poste et l’Agence de développement des parcs technologiques.
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) ne contribuent qu’à hauteur de 4% dans le PIB national, a affirmé M. Hatem Hocini, chargé d’études et de synthèse au ministère des Postes et des Technologies de l’information et de la communication. Il a indiqué que la part des TIC dans le PIB est beaucoup plus importante dans les pays voisins (Maroc 12% et Tunisie 8%). En termes d’abonnés, l’Algérie compte 1 000 000 d’abonnés ADSL.
Les données communiquées par ce responsable font état également de la faible pénétration de ces nouvelles technologies dans les PME algériennes, 33% seulement sont connectées. La disponibilité des sites web de ces entreprises ne dépasse pas 13%. Plus globalement, les entreprises du secteur des TIC ne représentent que 3% de l’ensemble des entreprises. Ce même responsable a estimé que la connectivité des PME demeure faible, imputant la non-généralisation de l’ADSL à des problèmes «de gestion, de management et de marketing».
Outre sa part dans le PIB, qui reste «faible» aux yeux des experts présents à la rencontre, le chiffre d’affaires généré par le secteur en Algérie est estimé à près de 5 milliards de dollars. Les investissements consacrés aux équipements sont évalués à 0,7 milliard de dollars. Ce constat fait dire à Malik Tebibel, représentant du ministre de la Poste et des TIC, lors de la lecture de l’allocution du ministre, qu’“il est temps d’accélérer les réformes afin de combler les écarts”. Sur le plan législatif, Boussad Aouana, directeur des systèmes d’information à Algérie Poste en charge de la Banque postale, a appelé à la mise à niveau en apportant de nouvelles lois en matière d’économie numérique qui comprend plusieurs domaines dont les télécoms, les industries du numérique, l’audiovisuel, le logiciel, Internet, etc. Selon lui, un bilan permanent est à faire chaque année et la collecte de l’information doit se faire à partir de sources reconnues en lui ajoutant des indicateurs complémentaires.
En matière de sécurité, des lois sur la confiance, la protection, la gestion des courriers indésirables, des contrats sous forme électronique validés par une signature électronique sont à élaborer.
M. Boussad Aouna a souligné les avantages de la pénétration des TIC dans les foyers algériens. Algérie Poste s’attelle, selon ses dires, à vulgariser, entre autres, le paiement électronique des factures de gaz et d’électricité et le lancement de plusieurs offres destinées aux entreprises pour leurs opérations de marketing. “Tout cela ne peut être possible sans l’existence d’une autorité de certification électronique en Algérie qui est un préalable pour le e-commerce et la e-finances”, conclut-il. Pour M. Chafik Chikh, chef de business Unit à Algérie Télécom, il y a obligation de mise à niveau des entreprises avec de nouveaux outils de gestion plus développés.
Celles-ci doivent de ce fait s’adapter à travers une mise à niveau en vue de mieux gérer les stocks, les relations avec les clients et toute autre activité. En effet, grâce aux TIC, les entreprises réduisent les coûts de transport et les déplacements et ainsi leurs investissements. Beaucoup reste donc à faire et le chantier est colossal, surtout dans un contexte économique mondialisé où la concurrence est rude, comme l’a expliqué le président du cabinet Emergy, Mourad Preure, lors de son allocution d’ouverture.
L’information est au cœur de l’enjeu concurrentiel, a-t-il précisé. “Les TIC agissent en profondeur sur le périmètre opérationnel de la PME et le champ de la concurrence”, a-il-ajouté. D’où la nécessité de sensibiliser les chefs d’entreprise, les décideurs politiques et les universitaires.
Source : Quotidien Liberté au 18/01/2012
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