Les Algériens en attente de connexion internet de qualité doivent prendre leur mal en patience. La rénovation du réseau et l’installation des nouveaux équipements d’accès de type MSAN s’achèverait en 2014. Cela prend beaucoup de temps parce que le pays est « très vaste », explique Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des TIC, dans un entretien express accordé à Maghreb Emergent. Benhamadi considère, d’autre part, que la société à capitaux chinois, Huawei « n’a pas le droit de licencier des travailleurs, si ils n’ont pas commis de fautes professionnelles ».
Pourquoi n’arrive t’on toujours pas en Algérie à avoir une connexion internet de qualité ?
Le réseau existant n’est pas conçu pour le trafic internet. Le renouvellement du réseau, il est vrai, prend beaucoup de temps. Mais parce que nous avons un pays très vaste. Dans certains quartiers où le réseau est bon, la qualité de service est bonne mais dans les zones où le réseau est vétuste le service est de mauvaise qualité. Il faut savoir qu’une bonne partie du réseau remonte aux années soixante. Le câble en cuivre n’est plus en mesure d’assurer cette qualité de service. Si le câble est de mauvaise qualité, le signal ne peut pas être de bonne qualité.
Algérie Télécom (AT) a introduit ce qu’on appelle MSAN. Il s’agit d’une nouvelle technologie où les équipements se rapprochent du citoyen. Le débit est proportionnel à la distance. Plus vous-vous rapprochez de l’équipement plus vous-avez un débit élevé. Le nombre des centres téléphoniques n’est pas suffisant pour se rapprocher des citoyens mais avec le MSAN, on peut le faire. On cible une cité ou un quartier et on installe l’équipement pour réduire la distance avec l’utilisateur. Et c’est là que nous obtenons un débit élevé.
Et quand est-ce que les Algériens auront droit, avec MSAN ou avec le filaire conventionnel, à cette connexion de qualité ?
Il y a déjà une partie des Algériens qui y ont eu droit. Il y a actuellement beaucoup d’Algériens qui en sont contents. Ils n’ont pas peut-être tous le haut débit mais ils ont un débit convenable. L’objectif est de moderniser tous les équipements d’accès d’ici 2014. Nous enlevons les anciens et nous installons les nouveaux. Cela prend du temps aussi beaucoup d’argent. AT a déjà installé 500 000 équipements MSAN et il y a 400 000 autres qui vont être réceptionnées. AT est en train de remplacer les anciens équipements ADSL par des équipements MSAN. L’installation de ces nouveaux équipements permettra de créer 2 millions d’accès Next generation network NGN (nouvelle génération de réseau). Reste maintenant à commercialiser ces capacités d’accès et à assurer leur maintenance. Il revient aux prestataires de services d’être vigilants et de réagir quand ils sont appelés par un abonné. C’est un travail qui se fait aussi au niveau d’AT pour mobiliser ses ressources humaines.
Es-ce qu’il s’agit ici d’un manque en ressources humaines qualifiées ?
Non ! Ce n’est pas une question de manque. C’est une question de mobilisation. Il y a des endroits où la qualité de service n’est pas bonne alors que nous avons la compétence. Il faut savoir motiver l’Algérien et savoir le mettre à l’aise et le mettre en sécurité dans le cadre de son travail et surtout le juger par rapport à son rendement.
Vous venez d’annoncer la création d’un portail internet destiné aux compétences algériennes établies à l’étranger. Est-ce que vous disposez de données chiffrées sur le nombre des experts algériens en TIC qui travaillent à l’étranger ?
Nous avons une base de données au CERIST mais elle n’est pas complète. Il est difficile d’aller faire un recensement parce que nous ne savons pas où se trouve ces chercheurs. C’est à travers ce portail internet, lancé en collaboration avec le secrétariat d’Etat chargé de la communauté algérienne à l’étranger, que nous pourrons les recenser sur la base des actions déclaratives de ces compétences. Ils vont s’identifier sur le site. Vous êtes à l’étranger, vous avez un projet en tête, vous pouvez venir l’exprimer sur le site. C’est un espace d’échange, de communication et d’aide. Ceux qui sont partis il y a longtemps ne connaissent pas le pays aujourd’hui. Nous allons les mettre au courant par exemple au sujet des difficultés administratives auxquelles ils auront à faire face, parce que ces difficultés existent.
Quatre employés algériens de la société Huawei, ont été licenciés en raison de leur activité syndicale. Cette société à capitaux chinois active dans les télécommunications. Une réaction ?
Huawei est une société de droit algérien et doit se conformer à la réglementation et aux lois algériennes. Et si ces travailleurs n’ont pas commis de fautes professionnelles elle n’a pas le droit de les licencier. C’est évident ! Je ne pense pas qu’il ait une quelconque partie qui accepterait ce genre de comportement. Du même qu’un algérien qui s’installe en Chine, doit respecter la réglementation de ce pays, Huawei doit respecter scrupuleusement la réglementation algérienne.
Source : Maghreb Émergent au 01/12/2011
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