mercredi 20 octobre 2010

Sawiris englué en Algérie perd le contrôle de Wind Hellas en Grèce


L'empire de Sawiris se retrécit.

Sawiris est sur le point de perdre le contrôle de l’opérateur grec Wind Hellas. L’action d’Orascom Telecom Holding s’en est fortement ressentie à la bourse du Caire. Pour rassurer les investisseurs, le groupe de Sawiris fait valoir que le redressement fiscal notifié par le fisc algérien n’est pas définitif avant l’épuisement des recours. Mais l’un des principaux actionnaires de VimpelCom a estimé que si OTH perd Djezzy au profit de l’Etat algérien, le prix de cession des actifs d’Orascom Telecom devra être renégocié à la baisse.

Le redressement fiscal de 230 millions de dollars notifié par la Direction générale des Impôts (DGI) à Orascom Telecom Algérie (OTA – Djezzy) n’est pas définitif tant que la compagnie n’a pas épuisé ses recours, a indiqué ce mercredi un communiqué d’Orascom Telecom Holding. L’opérateur dispose de 40 jours à partir de la réception de la notification pour contester le redressement fiscal qui lui a été adressé par la Direction des grandes entreprises de la DGI. "Nous tenons à souligner le caractère préliminaire de la notification," indique OTH sans son communiqué. De fait, la réglementation algérienne se compose d’une procédure d’appel en trois paliers. Deux recours sont possibles au niveau de la commission centrale des recours de la direction générale des impôts. Le premier et le deuxième sont assortis du paiement d’une fraction de 1/5ème du montant global du redressement. Dans le cas où un deuxième recours est rejeté par la Commission des recours, la saisine de la justice sera l’ultime recours pour Orascom Telecom Holding. C’est la procédure qui a été suivie lors du précédent redressement fiscal de 596,6 millions de dollars portant sur les exercices fiscaux de 2004 à 2007. Orascom Telecom Holding dont l’action en bourse a été perturbée par la nouvelle de la perte de contrôle de Sawiris sur l’opérateur grec Wind Hellas cherche ainsi à calmer les investisseurs en soulignant que dans le cas où la justice lui donne raison il pourra recouvrer les montants payés.

Un empire qui se réduit

Outre les problèmes « algériens », Naguib Sawiris a essuyé en effet un revers en Grèce où des créanciers ont été désigné lundi comme repreneur de Wind Hellas. Les créanciers, détenteurs d'obligations de Wind Hellas, ont réussit à imposer un échange de créances contre des participations, ce qui constitue un coup dur pour Sawiris qui avait conservé le contrôle du groupe lors d’une première restructuration l'an dernier. Cette fois-ci il a échoué à obtenir le soutien des créanciers après que le groupe a été frappé une fois de plus cette année par les turbulences de l'économie grecque et une guerre des prix de dans le secteur. Sawiris avait déposé une offre pour l'entreprise aux côtés de cinq autres soumissionnaires. Le groupe de détenteurs d’obligations (1,2 milliards d’euros) va injecter 420 millions d’euros en échange d’une prise du contrôle de Wind Hellas.

Sans Djezzy, VimpelCom ne donne pas 6,6 milliards $

Cette opération va encore réduire l’empire du milliardaire égyptien qui cherche à vendre ses parts dans Wind et OTH à VimpelCom pour 6,6 milliards de dollars. Une opération qui semble être plus compliquée que prévue. Après avoir exprimé ses réserves à l’égard de l’opération en raison des difficultés liées à la filiale algérienne d’Orascom, le patron norvégien de Telenor qui détient 36% dans VimpelCom a estimé que le prix de 6,6 milliards de dollars pourrait être révisé à la baisse. Dans une déclaration au Financial Time, Jon Fredrik Baksaas, DG de Telenor a estimé que VimpelCom pourrait demander une révision du prix si le gouvernement algérien nationalise Orascom Telecom Algérie.

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