samedi 9 octobre 2010

Le patron russe de Vimpelcom menace l’Algérie en cas de nationalisation


Alexander Izosimov, le patron du géant russo-norvégien des télécoms qui a récemment acquis la marque Djezzy, menace les autorités algérienne. «Si le gouvernement effectue des mouvements ou des extraits de l'actif - nationalités et ainsi de suite - nous allons essayer de défendre nos droits», a-t-il déclaré dans un entretien au Financial Times paru samedi 9 octobre.

Vous avez dit nationalisation? Vite, le nouveau patron de Djezzy, Alexander Izosimov, menace. Il entend poursuivre en justice le gouvernement algérien dans le cas ou ce dernier chercherait à nationaliser Djezzy, premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie avec plus de 14 millions d’abonnées. «Si le gouvernement effectue des mouvements ou des extraits de l'actif - nationalités et ainsi de suite -, nous allons essayer de défendre nos droits», a-t-il déclaré dans un entretien au Financial Times paru samedi 09 octobre.

Menaçant, le patron De Vimpelcom a réaffirmé sa conviction de porter l'affaire devant les tribunaux si le gouvernement algérien offre un prix défavorable pour le rachat de Djezzy. Mercredi5 octobre, en visite en Algérie en compagnie du Président russe, Dimitri Medvidev, M. Izosimov a indiqué que la préférence Vimpelcom était de posséder Djezzy, ajoutant que le groupe russe serait « heureux » de le vendre pour un «prix équitable» de 7,8 milliards de dollars. Une offre qui a choqué Alger.

L’action en justice, «le pire des cas»

Estimant que l’action en justice serait «le pire des cas», le patron russe des télécoms a exprimé toutefois son optimisme quant à la volonté du gouvernement algérien de payer «un juste prix» pour l’acquisition de Djezzy. M. Izosimov a par ailleurs proposé une autre solution sur le dossier : permettre au gouvernement de prendre une participation dans l'opérateur mobile. Combien? Il ne dira rien sur le seuil de la prise de participation. Alexander Izosimov est revenu sur les discussions qu’il a tenues avec Karim Djoudi, ministre des Finances, en y décrivant une rencontre «cordiale». «Mon sentiment est qu'il y a une volonté de trouver une solution amiable à cela», dira-t-il au Financial Times. Il a également rappelé les avantages pour l'Algérie de laisser Vimpelcom développer les infrastructures du pays en investissant dans Djezzy.

Le 3 octobre dernier, le groupe de télécommunications égyptien Orascom Telecom Holding (OTH), propriété de Naguib Sawiris, en total disgrâce avec Alger, est passé sous le giron du deuxième opérateur de téléphonie russo-norvégion, Vimpelcom. Estimé à 1,8 milliard de dollars, le rachat fait de ce dernier le propriétaire de 51,7% des actions d’OTH et de 100% de l’opérateur de télécommunications italien Wind, par le biais du fonds d’investissement de Naguib Sawiris, Weather Investments, propriétaire des deux firmes. Les filiales égyptienne et nord-coréenne d’Orascom Telecom, ainsi que la filiale grecque de Wind sont exclues de l’opération. La filiale algérienne objet de litige, Djezzy contribue à 10 % des revenus du groupe élargi Vimpelcom avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement.

«Nous parleront qu’avec les Égyptiens!»

Pris de court par cette transaction, le gouvernement algérien continue de faire valoir le droit de préemption. Dans ce cas, l’Algérie dit ne pas reconnaître la partie russe. «Il n’est pas question que l’Algérie négocie le dossier de Djezzy avec les russes, nous (le gouvernement, NDLR, ) parleront qu’avec les Égyptiens», rapporte le quotidien El Watan, dans son édition de samedi 9 octobre, citant une source gouvernementale, qui a requis l’anonymat. Une chose est certaine, avec cette nouvelle sortie musclé du boss de Vimpelcom, le bras de fer entre Russes et Algériens sur le possible rachat de Djezzy risque de prendre une tournure d'affaire d'Etat.

Source : Dernières Nouvelles d'Algérie au 09/10/2010

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