Depuis quelques jours, le propriétaire d'Orascom Télécom multiplie les critiques à l’égard de l’Algérie. Jeudi, dans un entretien au quotidien français La Tribune, il a critiqué le climat des affaires en Algérie. « Il y a un vrai changement de climat en Algérie, où les investissements étrangers ne sont plus bienvenus », a-t-il affirmé. Une déclaration qui ressemble à s’y méprendre à un appel au boycottage de l’Algérie par les investisseurs internationaux.
Naguib Sawiris se montre peu reconnaissant à l'égard de l'Algérie, un pays à qui il doit pourtant une grande partie de sa richesse. Sa filiale Djezzy, qui avait bénéficié de conditions très favorables de la part du gouvernement pour entamer son activité, est depuis quelques années la vache à lait du groupe Orascom Telecom, lui fournissant 98% de son cash selon l’agence américaine S&P.
En 2000, Orascom était un petit groupe, peu connu dans le monde. Grâce aux sommes d’argent gagnées en Algérie, il a pu se développer dans plusieurs pays et racheter des opérateurs de téléphonie en Europe comme l'italien Wind. Maintenant, Orascom vise une fusion avec un grand opérateur mondial comme le français Bouygues à l'horizon 2011. Là encore, c’est la filiale algérienne Djezzy qui sera le véritable apport de l’égyptien dans ce mariage.
L’Algérie a également réussi aux Sawiris dans le ciment. Le groupe égyptien est devenu en 2008 l'un des principaux actionnaires du cimentier français Lafarge à qui il a vendu sa filiale Orascom Cement pour plus de 10 milliards de dollars. Dans cette opération les deux cimenteries algériennes d’Orascom, construites avec d’importantes aides de l'Etat algérien, ont été valorisées à hauteur de 2 milliards de dollars. Le groupe égyptien a bénéficié également de facilités pour investir en Algérie dans la production d'ammoniac avec Sonatrach. Un investissement hautement rentable qui devrait rapporter beaucoup d'argent dans l’avenir à la famille Sawaris.
Mais au lieu de remercier l'Algérie, le magnat égyptien continue de la critiquer à l'étranger. Mardi 16 novembre, à 48 heures d'un match décisif et extrêmement tendu Algérie-Egypte au Soudan pour la qualification au Mondial 2010, Orascom avait rendu public un communiqué accusant l'Algérie de chercher à se débarrasser de lui, en indiquant que les services fiscaux algériens avaient adressé un redressement de 600 millions de dollars.
Le groupe égyptien a ainsi participé à l'aggravation des relations algéro-égyptiennes en essayant de convaincre les milieux d'affaires qu'il est une victime collatérale des tensions politiques entre Alger et le Caire, qui ont éclaté au lendemain de l'agression jeudi 12 novembre de l'équipe nationale au Caire et des supporters algériens samedi 14 novembre à la fin du match Egypte-Algérie.
Source : Tout Sur l'Algérie au 26/11/2009
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