lundi 24 août 2009

Faut-il encadrer la communication des groupes étrangers en Algérie?

Le Directeur général d'Orascom Telecom Algérie (OTA) a affirmé, dimanche 23 août, que son entreprise a investi près de 500 millions de dollars depuis le début de l'année 2009. Ce chiffre représente l'équivalent du chiffre d'affaires trimestriel de l'opérateur (lire notre article). Même dans les marchés en pleine croissance, les investissements d'un opérateur mobile implanté depuis 8 ans ne peuvent pas dépasser le chiffre d'affaires.

Dans les pays où les entreprises sont tenues à une rigueur dans la publication de leurs résultats et la communication autour de leurs chiffres financiers, de telles déclarations auraient entrainé de lourdes sanctions des autorités. Mentir sur le montant des investissements engagés est une pratique que rien ne peut justifier.

Mais Orascom Telecom Algérie n'est pas un cas particulier. Avant lui, plusieurs autres groupes étrangers ont avancé des chiffres d'investissements astronomiques avant de se retirer ou de réduire très fortement leurs engagements. C'est notamment le cas de Emaar -25 milliards de dollars-, EIIC - 20 milliards-, ArcelorMittal -1,5 milliards-, Lafarge - la promesse de construire plusieurs cimenteries-, etc.

Dans certains cas, ces fausses annonces ont mis dans l'embarras des membres du gouvernement. On se souvient des efforts déployés par Hamid Temmar pour défendre le dossier Emaar ou ceux du ministre du Tourisme Cherif Rahmani dans le projet Dounia Parc de l'émirati EIIC. Ces annonces ont également suscité un grand espoir parmi la population. Certains y voient de futures occasions pour trouver un emploi, avant de découvrir que les projets n'aboutiront jamais.

Dans ce contexte, faut-il exercer un contrôle plus sévère sur la communication des groupes étrangers en Algérie ? Les fausses annonces donnent de l'Algérie l'image d'un pays qui manque de rigueur dans le choix et la gestion des investisseurs étrangers.

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