dimanche 5 février 2012

Une fois connue la valeur de Djezzy, Djoudi admet qu’il faudra négocier

La facture d’achat que va présenter l’opérateur de téléphonie russo-norvégien Vimplecom à l’Algérie pour l’acquisition de 51% de Djezzy sera bientôt connue. L’évaluation d’Orascom Telecom Algerie (OTA) sera achevée dans quelques jours, annonce le ministre algérien des finances. Cette procédure devrait, en théorie, mettre fin à une opération de cession-rachat qui dure depuis plus d’une année. Dans la foulée, Karim Djoudi confirme que « nous ne sommes plus » dans une opération de droit de préemption mais de rachat négocié.

M. Karim Djoudi a annoncé jeudi, en marge de la clôture de la session d’automne du Sénat, que l’évaluation de Djezzy, confiée après une sélection au cabinet d’affaires Shearman and Sterling LLP-France, devrait s’achever dans les prochains jours. Plus explicite, il a affirmé que ‘’dans quelque jours, nous aurons l’évaluation de la valeur d’OTA par notre cabinet et par la banque d’affaires de Djezzy’’. L’annonce de la valeur d’OTA devrait immédiatement ouvrir la voie, selon le ministre des Finances, aux négociations sur le prix de cession de Djezzy. ‘’Nous passerons par la suite à ce qu’on appelle le pacte d’actionnariat et le contrat de cession", a ajouté M. Djoudi, cité par l’APS. A la fin du mois de décembre dernier, la data room d’OTA a été ouverte après la signature à Alger d’un accord de confidentialité avec le russe Vimpelcom, propriétaire majoritaire d’OTA. L’ouverture de la data room a permis ainsi au cabinet d’affaires français d’accéder aux données sur Djezzy et d’en établir une évaluation financière, notamment par rapport à sa valeur sur les marchés financiers internationaux. Pour autant, l’Etat algérien, qui avait annoncé dans un premier temps son droit de préemption sur OTA avec un rachat intégral, est revenu ces derniers mois sur ses ambitions, particulièrement après l’acquisition par Vimplecom de OTH, maison mère de Djezzy, qui était prêt, un moment, à aller à l’arbitrage international dans son bras de fer avec l’Algérie.

« Nous sommes dans une opération de rachat »

C’est un peu sur la ‘’pointe des pieds’’ que M. Djoudi confirme que l’Etat algérien ne va plus dorénavant demander qu’un actionnariat majoritaire au sein de OTA, au moins 51%. Il est loin le temps des affirmations dithyrambiques du Premier ministre Ahmed Ouyahia sur le rachat total de Djezzy. Le ministre des Finances affirme dès lors que ‘’nous souhaitons prendre la majorité de Djezzy". Cette reprise, a-t-il poursuivi, sera effectuée conformément aux dispositions de la loi de Finances complémentaire de 2009, qui prévoit que les investissements étrangers tombent sous le coup du 51%-49% en cas de mouvement dans leur capital social. "A l’origine de la transaction, nous avons fait prévaloir le droit de préemption. Aujourd’hui, nous sommes dans une opération de rachat. Sur le plan pratique, il faut que l’opération puisse s’opérer dans les meilleures conditions", a-t-il encore expliqué, sans trop s’étaler sur ce recul de la position de l’Algérie sur ce dossier qui avait en 2009 épaissi davantage des relations algéro-égyptiennes exécrables au plus fort des éliminatoires de la CM2010. Le groupe Vimpelcom, est le cinquième opérateur mondial de téléphonie mobile. Il a pris en mars dernier le contrôle d’OTH, propriétaire de 97% du capital d’OTA, et a déclaré, fin décembre dernier, accepter de céder la majorité du capital de Djezzy à l’Algérie sous réserve d’un prix "acceptable".

Source : Maghreb Émergent au 05/02/2012

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