mercredi 8 février 2012

L’Algérie bloquée à l’étage voix du GSM

Sans aucun doute, vingt ans après la création des premiers réseaux sans fils, la téléphonie mobile amorce un autre virage de son histoire. L’appareil téléphonique est entrain de devenir un terminal Internet mobile. Le haut débit mobile a simplifié la fonction téléphone pour devenir presque un accessoire. En Algérie, jusqu'à aujourd’hui, le téléphone mobile a remplacé un réseau filaire dépourvu de services. L’enjeu des trois opérateurs mobiles était très simple : proposer de meilleures offres commerciales pour capter le plus grand nombre d'abonnés et surtout, profiter de l’absence de la portabilité du numéro afin de commercialiser un nombre important de carte SIM. Cette stratégie a fait exploser la croissance dans ce secteur. Malheureusement, celle-ci ne donne pas d’idées de « marché hors voix » aux trois opérateurs. Elle est portée uniquement par le nombre d’abonnés. En effet, selon les derniers chiffres de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications (ARPT), l’Algérie compte 35,2 millions d’abonnés à fin 2011. En clair, 95% de la population a activé des cartes SIM soit en se rendant dans les boutiques des distributeurs ou en téléphonant aux centres d’appels mais pas par Internet. Un véritable exploit ! Cependant, l’absence des chiffres officiels sur les revenus générés par la téléphonie mobile nous mène à se poser des questions sur l’avenir de ce type de marché. De quelle manière nos trois opérateurs vont-ils entrer sur le marché des contenus mobiles, pour diversifier leurs sources de revenus? Comment vont-ils profiter de l’explosion annoncée du marché des smartphones en l’absence de la 3G et de la 4G ? Et si, dans l’avenir, les algériens vont passer moins de temps à parler au téléphone malgré les offres de la gratuité ! Cela va engendrer alors une baisse des revenus voix et même si la croissance des revenus données tirés en majorité des SMS va compenser partiellement cette baisse. Elle restera insuffisante. La suspension du lancement de la 3G va compliquer les choses. Néanmoins, les réformes attendues dans le secteur de la monétique vont permettre aux opérateurs de proposer, sans le recours à la 3G, des services de banques totalement dématérialisés. Service de transfert, de dépôt, de retrait, mais aussi de règlement des factures d'électricité ou de téléphone; autant d’alternatives qui permettraient de « connecter » une population, partiellement bancarisée, à un système bancaire aujourd'hui encore très distant. Le portable pourra enfin se différencier d’un téléphone fixe. Ce qu’il est encore aujourd’hui en matière de services.

Source : Maghreb Émergent au 08/02/2012

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